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jusqu'au droit d'être plaint, et il mérite d'être en proie à tous les brigands qui le désolent et à tous les fléaux qui l'écrasent!

Heureusement qu'il a manqué à notre romancier, la partie la plus essentielle pour son métier, l'art de séduire. Il a de l'entêtement, sans chaleur, et du délire, sans enthousiasme. II imagine tout, sans imagination. Il invente tout, et il n'embellit rien. Il n'est que grossier dans ses injures, comme il n'est qu'impudent dans ses mensonges. Il a repoussé les esprits délicats par sa lourdeur; les esprits éclairés par sa profonde ignorance; les esprits droits par sa mauvaise foi; les esprits religieux par P'horreur de ses blasphemes; les philosophes qui ont encore quelque pudeur, par ses affreuses conséquences. Ainsi est tombée cette production tant vantée, et sa chûte a été d'autant plus rapide que sa masse étoit plus pesante (1). Ainsi la Providence se joue des efforts des impies; elle les confond, elle les aveugle, et

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(1) Nous annonçons avec autant de plaisir que de certitude, que son débit a été aussi humiliant pour l'auteur que ruineux pour le libraire. En vain en avoit-on tiré deux éditions, l'une in-4°. et l'autre in-8°. En vain l'avoit-on répandue avec profusion chez tous les libraires et mêine chez un grand nombre d'autres commerçans; celui qui en a fait la honteuse acquisition, s'est vu réduit, quelques temps après sa publication, à donner les 12 vol. pour 5 liv., c'est-à-dire, pour la valeur du papier. Et si jamais il s'éleve quelque discussion sur le nombre d'exemplaires qui en a été tiré, comme il arriva pour certain ouvrage, dont un de nos poëtes fit justice en son temps, on pourra dire aussi comine alors: il n'y a qu'à compter, car ils sont encore tous dans ma boutique.

leur ôte souvent tous les moyens de nuire, par l'excès même de leurs égarémens.

Nous regrettons de n'avoir pu être les premiers à annoncer que le conseil des anciens, dans la séance du 14 frimaire, a approuvé la résolution des cinq cents, relative à la loi du 3 brumaire. Nous l'aurions fait avec d'autant plus de satisfaction, qu'elle intéresse les prêtres fideles d'une maniere particuliere, et sur-tout nos freres infortunés détenus dans les fers, en vertu de cette loi.

Goupil a retracé, dans cette séance, toute P'injustice et la barbarie des loix rendues contre les prêtres, dits réfractaires, sous le régime révolutionnaire, loix qui reprennent toute leur force, a-t-il dit, si la résolution n'est pas approuvée. Il a cité l'exemple d'un ecclésiastique reconnu par tout son canton, pour un homme de bien, et qui, ayant refusé de prêter le serment, ne devoit, aux termes de la loi du..... subir d'autre peine que celle de la privation de son traitement. Les meneurs du club firent contre lui une dénonciation vague d'incivisme, et forcerent les administrateurs du département à prononcer sa déportation à la Guyane. Il échappa à cette injustice en se cachant. Mais de mauvais` sujets l'ont découvert chez son pere, et voilà ce vieillard vénérable obligé de monter à l'échafaud pour avoir obéi à la tendresse paternelle. Il suffira de constater, l'identité de son fils, qui, arrêté hier, va marcher au supplice aujourd'hui. Tous deux vont périr, parce que l'article X de la loi du 3 brumaire sub

siste encore. Pouvez-vous, a-t-il ajouté, refuşer d'approuver une résolution qui rapporte une loi aussi atroce?

La résolution a été approuvée à la majorité de 106 voix contre 68.

Ainsi la cause détruite, l'effet doit tomber avec elle. Il est actuellement démontré que la commission chargée du travail des prêtres détenus n'a plus d'objet. Les anciens, en sanctionnant l'amendement de la résolution relatif. aux prêtres, viennent d'ôter jusqu'au moindre prétexte de leur incarcération. Cette captivité cruelle, si elle se prolongeoit encore, seroit un double scandale qui outrageroit également les loix de la république et celle de la nature, les principes de la constitution et les regles éternelles de la justice. Eh! qu'attendroit-on encore? N'y a-t-il pas eu assez de persécutés? N'y a-t-il pas eu assez de martyrs? Ne les a-t-on pas assez punis de leurs vertus? Et tandis que de vils amnistiés, couverts de crimes, jouissent, sous les yeux même de la loi, de leur ignominieuse liberté, laissera-t-on dans les cachots ces hommes vénérables, que n'a pu même atteindre le plus léger soupçon? Législateurs! si la gioire de la nation, si votre. propre honneur, si le cri de l'humanité ne sont pas de vains noms, brisez les fers de ces victimes héroïques dont nous nous glorifons de partager les sentimens. Rendez à la société nos amis respectables, qui, après en avoir été les instituteurs et les peres, en seront encore les exemples, et dont la république a d'autant moins à craindre, qu'ils ont eu le courage de tout sacrifier, plutôt que de la tromper.

Au Rédacteur des Annales Catholiques.

J'ai vu avec bien de la reconnoissance ma lettre, que vous avez eu la bonté de rendre publique (à ma priere), dans votre journal No. 17. J'ai lu à la suite, l'explication claire et ́précise que vous avez pris la peine de me donncr sur la proposition que vous aviez avancée No. 14. Sans vous affadir des éloges qu'elle mérite, je me borne à vous dire que je me ferai un devoir de ne m'écarter jamais de votre décision; d'après les bonnes raisons dont vous l'étayez, c'est la prudence et la sagesse qui parlent par votre bouche. Mais, MM., une difficulté bien plus sérieuse va se présenter, je vous prie, de grace, de venir à mon secours et de me tirer d'embarras. La voici.

Le terrible décret du 3 brumaire sera bientôt rapporté; les prêtres catholiques ne seront plus inquiétés pour leurs opinions religieuses, et les églises leur seront ouvertes dans les départemens pour y célébrer librement leur culte; tout l'annonce, et Dieu le veuille!.... Mais qu'arrivera-t-il infailliblement dans la plupart de ces églises? Des prêtres constitutionnels demanderont d'y être admis: on ne peut, d'après les décrets le leur refuser; ils y célebreront les saints mysteres ; quoique frappés d'une suspense qui les rend sacrileges et, irréguliers dans toutes leurs fonctions, d'après le bref du 13 avril 1791. - Ils rendront ainsi nos temples profanes. Que fera le pasteur catholique? Quittera-t-il la place qu'il occupe si utilement pour la gloire de Dieu et le salut

des ames? Abandonnera-t-il un grand troupeau qui le suivoit avec ardeur et l'écoutoit avec fruit, pour l'exposer à la merci d'un intrus sans mission? Que de maux je prévois! que de suites fâcheuses! Vous les prévoyez comme moi, MM.! Quel triomphe pour l'église nouvelle, qui ne date que du 24 février 1791, jour où l'évêque d'Autun imposa ses mains sacrileges aux évêques intrus. L'epinion des évêques de Langres, de Tarbe et de beaucoup d'autres, qui est, qu'un temple n'est point profané parce qu'un schismatique ou un hérétique y a célébré les saints mysteres, me paroîtroit bien probable, et la plus sûre à suivre dans les circonstances!.... Un mot de réponse, de grace, la chose est urgente.

BALAGUE, curé de Bouillon.

Réponse.

L'opinion des théologiens qui soutiennent qu'une église n'est pas profanée, parce qu'un schismatique ou un hérétique y a célébré les saints mysteres, nous paroît très-solidement appuyée. M. l'évêque de Langres le dit en termes très-formels, dans son Instruction Pastorale du 15 mars 1791. Plus de cinquante évêques de France ont adopté les principes de cette instruction, et l'ont fait publier dans leurs dioceses, afin qu'elle servît de regle aux prêtres et aux fideles catholiques.

A Paris, et dans un grand nombre d'autres dioceses, les prêtres catholiques ont célébré les saints mysteres dans les églises occupées

des curés jureurs, et ils n'ont cessé de fréquenter ces églises, que lorsque les grandes

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