SUR LA RELIGION ET SUR QUELQUES Qui ont efté trouvées apres fa mort Chez, GUILLAUME DESPREZ, M. DC. LXXI. Avec Privilege & Approbation. PREFACE, Contenant de quelle maniere ces Penfees ont efté écrittes & recueillies ; ce qui en a fait retarder l'impreffion; quel eftoit le deffein de Monfieur Pafcal dans cet Ouvrage; & de quelle forte il a paffé les dernieres années de fa vie. ONSIEUR PASCAL Mayant quitté fort jeu ne l'eftude des Mathématiques, de la Phyfique, & des autres fciences profanes, dans lesquelles il avoit fait un fi grand progrés, qu'il y a eu affurément peu de perfonnes qui ayent pénetré plus avant que luy dans les matieres particulieres qu'il en a traittées, il commença vers la trentiéme année de fon âge à s'appliquer à des chofes plus ferieufes & plus relevées, & à s'adonner uniquement autant que fa fanté le pût permettre à l'étude de I'Efcriture, des Peres, & de la Morale Chreftienne. Mais quoy qu'il n'ait pas moins excellé dans ces fortes de fciences qu'il avoit fait dans les autres,comme il l'a bien fait paroistre par des ouvrages qui paffent pour affez parfaits & affez achevez en leur genre, on peut dire neanmoins que fi Dieu euft permis qu'il euft travaillé quelque temps à celuy qu'il avoit deffein de faire fur la Religion, & auquel il vouloit employer tout le refte de fa vie, cet ouvrage euft beaucoup fur . paffé tous les autres qu'on a vûs de luy; parce qu'en effet les vûes qu'il avoit fur ce fujet furpaffoient infiniment celles qu'il avoit fur toutes les autres chofes. Je crois qu'il n'y aura perfonne qui n'en foit facilement perfuadé en voyant feulement de peu que l'on en donne à prefent quelque imparfait qu'il paroiffe, & principalement fçachant la maniere dont il y a travaillé, & toute l'hiftoire du recueil qu'on en a fait. Voicy comment tout cela s'éft paffé. Monfieur Pafcal conceut le deffein de cet ouvrage plufieurs années avant fa mort: mais il ne faut pas neanmoins s'eftonner s'il fut fi longtemps fans en rien mettre par écrit; car il avoit toûjours accoûtumé de fonger beaucoup aux |