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Fig. 10. Utilisation par un léger façonnement des saillies d'un bloc naturel, puis gravure, pour représenter deux personnages.

souvent artificiellement élargies, donne à ce groupe un curieux aspect. A gauche, on pourrait reconnaître un type masculin, avec des traits sous la face figurant la barbe ou un collier (?), et, à sa droite, des traits, partie naturels, partie artificiels, représentant un arc ou tout autre objet. La figure placée à droite avec les volumineuses saillies du rocher figurerait plutôt un sujet féminin à gros abdomen accentué par quelques incisures artificielles dans le granit. Notre photographie qui, comme toutes les autres d'ailleurs, n'a subi aucune retouche, rend bien le curieux aspect de ce groupe.

Fig. 11.

Deux personnages du type poupée, avec croix.

Deux autres rochers représentent une scène analogue où on pourrait voir l'homme et la femme. L'un de ces groupes est accompagné de deux croix (v. fig. 11).

Il existe aussi des scènes à plusieurs personnages, telle par exemple celle qui existe précisément derrière le bloc où se trouve la figure humaine avec les deux animaux (fig. 3). Il y a une suite d'environ cinq personnages placés l'un à côté de l'autre et semblant se tenir par les bras. Ils sont accompagnés de divers accessoires crosse, croix, etc.

Sur un autre bloc, il y a encore une série de six personnages côte à côte et à côté d'eux, deux cercles concentriques avec trait perpendiculaire, du type des figures de l'Inde et d'Écosse,

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Fig. 12.

Enfin un très grand bloc aujourd'hui disparu, que nous ne connaissons que par le dessin de l'abbé Airault, montrait huit personnages dont un au centre, les bras écartés,

Bloc avec figuration d'une scène complète : homme, cavalier, cheval,
croix et cercles.

et deux animaux, groupés de façon à former toute une scène compliquée.

Sur plusieurs pierres, il existe des figurations humaines associées à des images d'animaux: la figure 12 en donne d'ailleurs un bon exemple. Sur ce bloc, il y a à la fois un grand personnage du type poupée, un animal, un animal et son cavalier, quatre cercles et une croix. D'ailleurs cette association des figures humaines, d'animaux et de diverses lignes est très fréquente.

Tel est, en quelques mots, ce très curieux ensemble de plus de quarante blocs gravés. Comme chacun porte plusieurs figures, c'est donc une série de plus de deux cents. gravures qui existe encore actuellement autour de la ferme de la Vaulx, et nous avons vu qu'on en avait détruit un grand nombre.

Deux questions peuvent se poser. D'abord l'usage, ensuite l'âge de ces monuments. L'usage ne paraît guère. pouvoir être autre que celui de toutes les gravures rupestres; c'est dans un but commémoratif ou religieux, fétichique plutôt, que ces figures ont été péniblement gravées sur ce granit fort dur.

Ces gravures ont-elles été faites avec de la pierre ou du métal? Nous dirons tout d'abord que, malgré nos recherches les plus minutieuses, nous n'avons pas trouvé sur tout le territoire de la ferme de la Vaulx la moindre trace de silex taillés ou de ces curieux petits galets de quartz usés, découverts par Béraud avec des silex taillés, dans toute la région, sauf en ce point. Il semble que les rochers de la Vaulx ont été gravés avec des instruments en métal sans qu'on puisse pourtant l'affirmer, des outils en pierre pouvant fort bien entamer le granit.

Quel âge peut-on leur attribuer? Deux impressions inverses peuvent être éprouvées à la vue de ces monuments. On peut les rajeunir considérablement et les considérer comme étant d'époque barbare, ou au contraire les faire

remonter jusqu'à l'époque néolithique. En faveur de la première hypothèse, on pourrait considérer que l'autel susindiqué, que les croix, le grand personnage en croix sont des symboles chrétiens. Au contraire, pour appuyer l'attribution au néolithique, on pourrait faire remarquer l'analogie de certaines de ces figures avec les figures de Coizard, dans la vallée du Petit-Morin, où, dans ses fameuses grottes sépulcrales artificielles néolithiques, de Baye a trouvé des images analogues. Mais en examinant les choses d'un peu près, il ne paraît pas que ces attributions puissent entraîner la conviction. Ces ressemblances ne peuvent guère être considérées que comme des analogies et non des identités. Au contraire la comparaison minutieuse avec les statuesmenhirs de l'Aveyron et du Tarn qu'a décrites l'abbé Hermet, avec les dalles de Castelnau-Valence et d'autres points du Gard, permet de rapprocher nos gravures d'une façon bien plus précise de ces monuments. Or on sait que ceux-ci sont considérés comme étant de l'époque du bronze ou même halstattienne. On pourrait donc, non sans de grandes réserves, proposer l'attribution à cette époque des gravures de la ferme de la Vaulx. On s'expliquerait ainsi l'association de figures semblant jurer ensemble et qui pourraient faire croire à des adjonctions ultérieures, certainement possibles, mais qui, dans l'ensemble des conditions techniques des gravures, ne paraît pas probable. On ne voit en effet aucune difficulté à ce qu'à cette époque il y ait, mélangés aux grossières figures traditionnelles locales, des images, des symboles d'une civilisation plus avancée qui auraient parfaitement pu être importés.

Il est évident en effet que dans les divers signes relevés par nous et figurés ci-dessus, il en est qui ressemblent absolument, comme nous l'avons dit, à divers signes des écritures primitives périméditerranéennes. Leur parenté n'aurait rien d'impossible si l'on admet que nos gravures remontent seulement du vie au XIe ou XIVe siècle avant

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