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,, parties fe volatilisent. Mr. de Buffon Hift,

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On peut ajouter à cela la preuve de fait par la quantité d'arbres & de plantes de toute efpéce, dont étoient remplies prefque toutes les Ifles défertes qui ont été découvertes dans ces derniers fiécles, & par ce que l'hiftoire nous apprend des forêts immenfes qu'il a fallu abbatre par toute la terre à mesure qu'elle s'eft peuplée ou policée. Sur quoi je ferai encore les trois remarques fuivantes. L'u ne que s'il y a une forte de végétaux qui puiffent compenfer la déperdition de matiére végétale qui fe fait par les animaux, felon le raifonnement de Mr. de Buffon, ce font furtout les bois, dont les têtes & les feuilles raffemblent & s'approprient plus d'eaux & de vapeurs que ne font les autres plantes. La feconde, que la destruction du fol, c'est-àdire, la perte de la fubftance propre à la végétation doit s'accélerer à proportion que la terre eft plus cultivée, & que les habitans plus induftrieux confomment en plus grande abondance fes productions de toute efpéce. Ma troifiéme & plus importante remarque eft

que

que les fruits des Arbres fourniffent à l'animal une nourriture plus abondante que ne peuvent faire les autres végétaux, expérience que j'ay faite moi-même, en comparant les produits de deux terrains égaux en grandeur & en qualité, l'un couvert de chataigners & l'autre femé de bled.

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4.) Parmi les Quadrupédes, les deux diftinctions les plus univerfelles des espéces voraces fe tirent, l'une de la figure des Dents, & l'autre de la conformation des Inteftins. Les Animaux qui ne vivent que de végétaux ont tous les dents plates, comme le Cheval, le Bœuf, le Mouton, le Liévre; Mais les Voraces les ont pointues comme le Chat, le Chien, le Loup, le Renard. Et quant aux Inteftins, les Frugivores en ont quelques uns, tels que le Colon, qui ne fe trouvent pas dans les Animaux voraces. Il femble donc que l'Homme, ayant les Dents & les Intestins comme les ont les Animaux Frugivores, devroit naturellement être rangé dans cette

Claffe,

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Claffe, & non feulement les obfervations anatomiques confirment cette opinion: mais les monumens de l'Antiquité y font encore très favorables. ,, Dicearque," dit St. Jerôme » rapporte dans fes Livres des Antiquités grecques, que fous le régne de Saturne, où la Terre étoit encore fertile par ellemême, nul homme ne mangeoit de Chair, mais que tous vivoient des Fruits & des Legumes qui croiffoient naturellement. (Lib. 2. Adv. Jovinian.) On peut voir par là que je néglige bien des avantages que je pourrois faire valoir. Car la proye étant prefque l'unique fujet de combat entre les Animaux Carnaciers, & les Frugivores vivant entre eux dans une paix continuelle, fi l'efpéce humaine étoit de ce dernier genre, il eft clair qu'elle auroit eu beaucoup plus de facilité à fubfifter dans l'Etat de Nature, beaucoup moins de befoin & d'occasions d'en fortir.

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(5.) Toutes les Connoiffances qui de

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mandent de la réflexion, toutes celles qui ne s'acquiérent que par l'enchaînement des idées & ne fe perfectionnent que fucceffivement femblent être tout-à-fait hors de la portée de l'homme Sauvage, faute de communication avec fes semblables, c'est-à-dire, faute de l'inftrument qui fert à cette communication, & des befoins qui la rendent néceffaire. Son favoir & fon induftrie fe bornent à fauter, courir, fe battre, lancer une pierre, efcalader un arbre. Mais s'il ne fait que ces chofes, en revanche il les fait beaucoup mieux que nous qui n'en avons pas le même befoin que lui; & comme elles dépendent uniquement de l'exercice du Corps & ne font fufceptibles d'aucune Communication ni d'aucun progrès d'un individu à l'autre, le premier homme a pu y être tout auffi habile que fes derniers defcendans.

LES relations des voyageurs font pleines d'exemples de la force & de la vigueur des hommes chez les Nations barbares & Sauvages; elles ne vantent guéres moins leur adreffe & leur légéreté; & comme il ne faut que des yeux pour obferver ces chofes, rien

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n'empêche qu'on n'ajoute foi à ce que certifient là-deffus des témoins oculaires, j'en tire au hazard quelques exemples des premiers livres qui me tombent fous la main.

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LES Hottentots, dit Kolben, entendent , mieux la pêche que les Européens du Cap. Leur habileté est égale au filet, à l'hame,, çon & au dard, dans les anfes comme dans les riviéres. Ils ne prennent pas moins habilement le poiffon avec la main. Ils font d'une adreffe incomparable à la nage. Leur ,, maniére de nager a quelque chofe de fur,, prenant & qui leur est tout à fait propre. Ils nagent le corps droit & les mains étendues hors de l'eau, de forte qu'ils paroiffent marcher fur la terre. Dans la plus ,, grande agitation de la mer & lorsque les flots forment autant de montagnes, ils dan,, fent en quelque forte fur le dos des va,,gues, montant & defcendant comme un ,, morceau de liége.

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LES Hottentots", dit encore le même Auteur, font d'une adreffe furprenante à là ,, chaffe, & la légéreté de leur courfe paffe ,, l'imagination." Il s'étonne qu'ils ne faffent

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