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, contraires à cette regle font fi » rares, qu'on ne doit pas même les regarder comme une exception dont on puiffe tirer des conféquences; & comme les ,, gros chevaux prennent leur accroiffement en moins de temps ,, que les chevaux fins, ils vivent auffi moins de temps, & font vieux dès l'âge de quinze

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(6) Je crois voir entre les animaux carnaciers & les frugivores une autre différence encore plus générale que celle que j'ai remarquée dans la note (4), puifque celle-ci s'étend jufqu'aux oiseaux. Cette différence confifte dans le nombre des petits, qui n'excede jamais deux à chaque portée, pour les efpeces qui ne vivent que de végétaux, & qui va ordinairement au delà de ce nombre pour

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les animaux voraces. Il est aisé de connoître à cet égard la deftination de la Nature par le nombre des mamelles, qui n'eft que de deux dans chaque femelle de la premiere efpece, comme la jument, la vache, la chevre, la biche, la brebis, &c. & qui eft toujours de fix ou de huit dans les autres femelles comme la chienne, la chatte, la louve, la tigreffe, &c. La poule, l'oie, la canne, qui font toutes des oifeaux voraces, ainfi que l'aigle, l'épervier, la chouette, pondent auffi & couvent un grand nombre d'œufs; ce qui n'arrive jamais à la colombe, à la tourterelle, ni aux oiseaux qui ne mangent abfolument que du grain, lefquels ne pondent & ne couvent guere que deux œufs à la fois. La raison qu'on peut donner de cette différence eft que les animaux qui ne vivent que d'herbes & de plantes, demeurant presque tout le jour

à la pâture & étant forcés d'employer beaucoup de temps à fe nourrir, ne pourroient fuffire à alaiter plufieurs petits; au lieu que les voraces, faifant leur repas prefque en un inftant, peuvent plus aifément & plus fouvent retourner à leurs petits & à leur chaffe, & réparer la diffipation d'une fi grande quantité de lait. Il y auroit à tout ceci bien des obfervations particulieres & des réflexions à faire ; mais ce n'en eft pas ici le lieu; & il me fuffit d'avoir montré dans cette partie le fyftême le plus général de la Nature fyftême qui fournit une nouvelle raifon de tirer l'homme de la claffe des animaux carnaciers, & de le ranger parmi les efpeces frugivores.

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Page 38.

(7) Un Auteur célebre calculant les biens & les maux de la

vie humaine, & comparant les deux fommes, a trouvé que la derniere furpaffoit l'autre de beaucoup, & qu'à tout prendre la vie étoit pour l'homme un affez mauvais préfent. Je ne fuis point furpris de fa conclufion; il a tiré tous fes raifonnements de la conftitution de l'homme civil: s'il fût remonté jusqu'à l'homme naturel, on peut juger qu'il eût trouvé des réfultats très-différents, qu'il eût apperçu que l'homme n'a guere de maux que ceux qu'il s'eft donnés lui-même, & que la Nature eût été juftifiée. Ce n'eft pas fans peine que nous fommes parvenus à nous rendre fi malheureux. Quand d'un côté l'on confidere les immenfes travaux des hommes, tant de sciences approfondies, tant d'arts inventés, tant de forces employées, des abymes comblés, des montagnes rafées, des rochers brifés, des fleuves rendus navigables, des terres dé

frichées,

frichées, des lacs creufés, des marais defféchés, des bâtiments énormes élevés fur la terre, la mer couverte de vaiffeaux & de Matelots; & que de l'autre on recherche avec un peu de méditation les vrais avantages qui ont réfulté de tout cela pour le bonheur de l'efpece humaine; on ne peut qu'être frappé de l'étonnante difproportion qui regne entre ces chofes, & déplorer l'aveuglement de l'homme, qui, pour nourrir fon fol orgueil, & je ne fais quelle vaine admiration de lui-même, le fait courir avec ardeur après toutes les miferes dont il eft fufceptible, & que la bienfaifante Nature avoit pris foin d'écarter de lui.

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Les hommes font méchants; une trifte & continuelle expérience difpenfe de la preuve : cependant l'homme eft naturellement bon; je crois l'avoir démontré : qu'est-ce donc qui peut l'avoir O

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