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tous nos confrères, ceux mêmes qui cultivent d'autres domaines que le sien, peuvent retrouver le souvenir de la présentation si récente de ses titres.

<< Toute la vie de M. Guibert a été donnée à un même objet d'étude, sa province. Il a été, en qualité de secrétaire général, l'âme de la Société historique et archéologique du Limousin. Pendant une quarantaine d'années, il a produit des travaux aussi nombreux que variés : éditions de registres, de livres de raison et d'actes, catalogue des manuscrits du séminaire de Limoges, analyse d'un graduel du xive siècle, monographies de localités limousines, études de topographie historique sur Limoges... Il s'est attaché particulièrement à élucider l'histoire des institutions, au moyen âge et dans les derniers temps de l'ancien régime, et c'est par là surtout qu'il a rendu des services à l'histoire générale. Parmi ses publications, toutes issues de recherches originales, on met au premier rang son Histoire de l'ordre de Grandmont. »

M. le Ministre de l'instruction publique et des beaux-arts, dans une lettre qu'il adresse au Secrétaire perpétuel, invite l'Académie à procéder, dans sa prochaine séance, à la désignation de deux candidats à la chaire de grec moderne vacante à l'École des langues orientales vivantes par suite du décès de M. Émile Legrand.

Cette désignation sera portée à l'ordre du jour de la prochaine

séance.

M. COLLIGNON présente à l'Académie, au nom de M. Émile Guimet, des photographies envoyées en communication par M. Wilberg, qui, avec M. Heberdey, fait des fouilles à Éphèse pour le compte du gouvernement autrichien.

Presque toute la ville antique est déblayée. On a dégagé deux larges avenues, pavées de grandes dalles rectangulaires, et bordées de monuments et de statues. Elles vont du port au théâtre situé au pied de la montagne.

L'avenue de gauche longe le Forum, les bains et les constructions grandioses de l'époque romaine.

Celle de droite, qui est coupée par des propylées à colonnes, conduit à l'Agora grecque. C'est là que M. Guimet assista à la

découverte d'un immense bas-relief de 2 mètres de hauteur sur 18 mètres de longueur. Il représente des scènes de la vie de l'empereur Marc-Aurèle. Sur une moitié, on voit des combats très mouvementés; sur l'autre, une représentation de sacrifice, un char attelé de chevaux sur lequel l'empereur se tient debout, ayant devant lui une Victoire. Plus loin, la déesse Diane sur un autre char traîné par trois cerfs. Le travail est très beau; les plaques de marbre viennent d'être envoyées au Musée de Vienne.

M. Loth, doyen de la Faculté des lettres de l'Université de Rennes, correspondant de l'Institut, fait une communication sur l'Année celtique chez les Irlandais, les Bretons (Galles, Cornwall et Bretagne-armoricaine) et dans le calendrier de Coligny, et y ajoute quelques remarques sur la numération chez les Celtes. L'année celtique a d'abord été lunaire. Elle comptait 354 jours. Plus tard, chez les Gaulois, ou une partie d'entre eux, elle a été portée à 355 jours. Pour établir le raccord entre l'année lunaire de 354 jours et l'année solaire de 366 jours, ils intercalaient à la fin de l'année 12 jours dont le souvenir est encore vivant en Bretagne et a longtemps subsisté dans le pays de Galles, et qu'on retrouve dans le calendrier de Coligny.

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L'année celtique était divisée en deux moitiés. Elle a été ensuite divisée par trois saisons de printemps, d'été, d'hiver; puis enfin par quatre. L'année commençait le 1er novembre, commencement de l'hiver. L'été comprenait les mois de juin, juillet et août. Le mois a été, comme l'année, divisé en deux parties. Il était synodique et comptait environ 29 jours et demi. Cette division est très nette dans le calendrier de Coligny.

Il y a eu plus anciennement un mois sidéral de 27 jours divisé en trois neuvaines. Il y avait donc une semaine de 9 jours.

Chez les Irlandais et les Gallois, il a existé un cycle de 3 ans et cunycle de 7 ans.

Dans le calendrier de Coligny on insérait tous les deux ans un mois intercalaire de 30 jours.

L'existence d'un cycle de 30 ans attribué par Pline l'ancien aux Celtes paraît certaine.

La numération celtique est décimale. La numération par 20 est également en usage. 20 n'est qu'un multiple de 10; mais il n'est

pas impossible que cette numération soit fondée sur la base 60, les Celtes ayant divisé 60 par 3, procédé qui leur est familier.

La prépondérance du nombre sept paraît due à l'influence babylonienne.

Le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL donne lecture de son rapport sur les travaux des Commissions de publication de l'Académie pendant le second semestre de 1903 1.

APPENDICE

RAPPORT DU SECRÉTAIRE PERPÉTUEL DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS

ET BELLES-LETTRES SUR LES TRAVAUX DES COMMISSIONS DE PUBLIDE CETTE ACADÉMIE PENDANT LE SECOND

CATION

1903, LU DANS LA SÉANCE DU 21 JANVIER 1904.

SEMESTRE DE

MESSIEURS,

Depuis le dernier rapport, l'Académie a publié les volumes suivants :

Recueil des Historiens de France, nouvelle série in-4°. Pouillés. Tome I: Pouillés de la province de Lyon; tome III : Pouillés de la province de Tours; tome IV: Pouillés de la province de Sens;

Le cinquième fascicule du tome I du Répertoire d'épigraphie sémitique publié par la Commission du Corpus inscriptionum semiticarum.

Et des ouvrages publiés sous le patronage de l'Académie ont paru :

Inscriptiones graecae ad res romanas pertinentes, tome III, fasc. III;

1. Voir ci-après.

Le premier fascicule du tome X (le 20 de la collection) des Mémoires et monuments Piot.

Historiens orientaux des Croisades. Tome V. Dix-neuf feuilles sont tirées ou en bon à tirer. L'appendice (zeïl) du Livre des Deux Jardins, entièrement composé, forme neuf placards de texte et dix placards de traduction. Bien que l'obligation de consulter d'autres copies appartenant à des bibliothèques étrangères retarde la mise en pages, M. Barbier de Meynard espère tout terminer dans le courant de l'année et pouvoir livrer à l'impression les index et tables du tome V.

Historiens arméniens, tome II. La préface s'achève, mais n'est pas encore prête pour l'impression.

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Recueil des historiens de France, tome XXIV. M. Delisle vient de donner le bon à tirer des titres de ce volume, qui pourra donc paraître incessamment.

Dans la nouvelle série in-4° du même recueil, le tome II des Obituaires de la province de Sens compte actuellement 38 feuilles en pages, dont 25 en bon à tirer.

La série des Pouillés a marché d'un pas rapide en ces derniers mois. Le tome III (province de Tours) est en distribution. L'Imprimerie nationale vient de terminer d'autre part le tirage du tome Ier (province de Lyon) et celui du tome IV (province de Sens). La publication des Pouillés est ainsi achevée en ce qui touche les provinces ecclésiastiques répondant aux quatre Lyonnaises, c'est-à-dire aux quatre premières parmi les provinces dont le catalogue constitue la Notitia provinciarum et civitatum Galliæ.

Mémoires de l'Académie. La 2o partie du tome XXXVII commence avec un mémoire de M. Foucart, intitulé: Le culte de Dionysos en Attique. Ce mémoire est aujourd'hui entièrement imprimé en placards.

Mémoires des savants étrangers à l'Académie, tome XI, 2o partie. Cette partie contiendra des mémoires de MM. Samuel Berger, Carton, Chavannes (avant son élection), Euting. Il est encore généralement en placards.

Histoire littéraire, tome XXXIII. 31 feuilles sont tirées, 16 sont en épreuves.

Charles et diplômes. — Le recueil des actes du roi Philippe Ier, 1060-1108, a été entièrement composé à l'Imprimerie nationale. Le nombre des placards a été de cent quatre-vingt-douze. Ont été tirées les treize premières feuilles correspondant aux placards 1-54. Ont été mises en pages les feuilles 14-26 correspondant aux placards 55-98. Les placards 99-120 sont corrigés. Restent à corriger les placards 121-192. On peut prévoir que le volume. comprendra environ cinquante-deux feuilles, plus l'introduction et l'index.

Le dépouillement des collections manuscrites de la Bibliothèque nationale continue activement; suivant toute vraisemblance, il sera terminé dans le courant de la présente année, vers la fin de laquelle paraîtra, nous l'espérons, le recueil des actes du roi Philippe Ier.

Corpus inscriptionum semiticarum. Inscriptions araméennes. Tome II, 1er fascicule. 49 placards sont en épreuves.

Pour la partie himyarite, M. H. Derenbourg écrit que l'impression en est encore au même point. Les travaux préparatoires d'une 4 livraison sont très avancés, et notre confrère en a réuni tous les éléments pour terminer avec elle le premier volume. Elle comprendra l'épigraphie des Hamdânites et de leur dieu Ta'lab Rigân comme complément et achèvement du sujet.

Le texte de la 6 livraison du Répertoire d'épigraphie sémitique, contenant entre autres choses les tables du premier volume, a été également remis à l'Imprimerie nationale.

Inscriptiones græcæ ad res romanas pertinentes. - Le 3o fascicule du tome I, qui vient de paraître, nous donne la preuve que cette publication nouvelle marchera aussi rapidement qu'on le peut désirer. Le 9 fascicule du tome I, comprenant les régions danubiennes jusques et y compris la Thrace, est attendu au premier jour.

H. WALLON.

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