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conservé alors qu'on évidait toute une masse aux abords pour créer la cour, avec ses deux gradins irréguliers, ménagés sur une des grandes faces et sa petite plate-forme supérieure; peut-être une manière de petite tribune destinée aux proclamations militaires. Les romanistes en décideront.

La partie occidentale offre un aspect tout différent; à l'intérieur de l'enceinte de structure très imparfaite s'entasse une série d'édifices fort divers : deux églises, un groupe de chambres qui pourraient avoir été un monastère, les vestiges d'une colonnade avec une porte monumentale.

Les dimensions intérieures de la plus grande église sont de 11m 65 et de 23 mètres. Elle a trois nefs divisées par des colonnes et trois absides, celle du milieu plus profonde et presque trois fois plus large que les deux autres. Un spacieux atrium règne en avant, avec une citerne considérable au centre et des constructions sans symétrie tout autour, qui font l'impression d'un petit monastère. L'autre église, de proportions moindres, était de plus riche ornementation et de plus élégante structure.

Le reste n'est qu'un chaos de ruines où l'on a pu enregistrer quelques citernes, spécialement au dehors de l'enceinte sur le premier escarpement de la montagne.

EL-HAMMAM.

Ces thermes sont situés au pied occidental de la montagne. L'appareil régulier, mais assez négligé à l'extérieur, est plus soigné à l'intérieur, où tout néanmoins paraît avoir été stuqué, mais sans vestige de peinture ni de décoration d'aucune sorte. Contre les parois de diverses chambres sont pratiqués des canaux verticaux en grand nombre. Le détail le plus intéressant est la coupole conique posée sur une chambre du sud-ouest. La plus grande partie de la calotte s'est affaissée, mais on peut distinguer qu'elle était installée sans tambour sur un plan carré, dont quatre

arcades basses formaient les côtés; elle était formée d'assises peu épaisses en blocs allongés, posés en encorbellement. Ni trompe ni pendentif aux intersections des parois du plan carré, mais de simples dalles larges et assez épaisses pour soutenir les blocs d'assise établis complètement en porte-àfaux. L'aspect extérieur devait être celui d'un cône tronqué. La façade septentrionale est percée de deux portes: l'une bien conservée, étroite et basse avec un petit graffite grec en lettres ténues où l'on reconnaît seulement : K[úp:]ɛ Bezo: ...? l'autre plus monumentale, mais aux montants fort ébréchés. A quelque distance au nord, un débris de colonne indiquerait-il un atrium? Près de l'angle sud-est, un grand puits de 7 à 8 mètres de profondeur, pour servir sans doute de réservoir artificiel, et qui n'a jamais dû être achevé.

Au nord du petit plateau occupé par les bains, la nécropole byzantine aux pauvres et simples sépultures composées de petites enceintes ovales en pierre sèche avec une stèle à la tête. Bien qu'on y ait relevé de nombreux symboles chrétiens, aucune inscription n'a été découverte.

Les documents précédents sont une modeste contribution à l'étude du sanctuaire d'Obodas; ils peuvent être complétés par quelques rapides indications sur la topologie d''Abdeh.

En une contrée de population sédentaire, la montagne fût devenue dès l'origine l'assiette d'une puissante cité; au pays de Séir, elle ne pouvait être qu'un centre de ralliement, un asile commun. Son histoire se précise à l'époque nabatéenne. Elle devient un lieu de culte; rendez-vous par suite assez fréquenté, elle offre sans doute des abris sommaires aux trafiquants nabatéens, ou de simples enclos pour y dresser leurs tentes ainsi que des cachettes naturelles pour

les trésors nationaux.

Obodas II, mort vers l'an 9 avant notre ère et divinisé par ses sujets, y fut enseveli, sans doute parce qu'il s'y trouvait déjà quelque sanctuaire national, et la localité,

désignée par le vocable même du nouveau dieu, devint l'une des nécropoles préférées du pays, quoique moins heureuse. que Pétra. Le culte de l'étoile du matin et celui d'Obodas durent continuer longtemps encore sous la domination des Romains. Peut-être ceux-ci y construisirent-ils le petit camp du nord; mais ce n'est qu'à l'époque byzantine qu'Éboda devint une ville, un des centres importants du plantureux Négeb, avec Khalaṣah, Sbaïta, el-'Aoudjeh, etc. La population s'y installa dans les hypogées, à l'abri de la citadelle. Bientôt montèrent les Arabes; ils ne trouvèrent plus guère devant eux que quelques centres monastiques: quelques croix, d'autres emblèmes chrétiens paraissent gravés avec la même gaucherie et par le même procédé que les ouâsems. et les emblèmes bizarres et grossiers des Arabes qui nous ont encore laissé dans une inscription coufique une preuve de leur installation.

Redevenue déserte, 'Abdeh n'est plus aujourd'hui que le repaire des farouches tribus Dhullam et 'Azâzimeh.

NOTES ÉPIGRAPHIQUES

La plupart des textes recueillis dont nous donnons la reproduction, mais que nous ne pouvons étudier tous ici, ne sont que de lamentables débris. A une ou deux exceptions près, ce sont des épitaphes dont tout l'intérêt consiste en quelques noms et dans le libellé des dates : repères précieux à enregistrer dans la pénurie de documents relatifs à l'histoire du Négeb. On notera, pour permettre de reconnaître le lieu. d'origine d'une inscription, que la majeure partie des textes connus de Bersabée sont gravés en lettres plus ou moins fleuries sur des dalles de marbre. A Rouḥaibeh, à Shaïta, à Khalaṣah, au contraire, tous sont inscrits sur des stèles calcaires, qui ont d'ailleurs en chaque localité un caractère nettement distinctif.

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relevées avec une corniche et un socle ornementé. Un disque et un croissant accostent l'autel, et des espèces de colonnettes avec base et couronnement placées à chaque extré

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mité figurent sans doute des flambeaux ou des piliers votifs. Le galbe n'a rien de byzantin et l'autel remet en mémoire ceux qui sont tracés sur les parois du Sik, à Pétra.

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C'est au sud-est des ruines de la ville byzantine que se trouve l'esplanade circulaire du haut-lieu, qui n'a pas moins de 31 mètres de diamètre. La cavité qui en occupe le centre mesure 9 mètres de largeur et environ 2 de profondeur; ses bords sont en partie creusés dans le roc, en partie formés de quartiers de roc et d'éclats de pierre employés pour régulariser l'esplanade. Les longues rampes qui rayonnent tout autour et se projettent à 12 mètres sont de même nature. Malgré leur délabrement, on peut encore facilement se rendre compte de leur symétrie; il semble que le plan primitif ait été celui d'une vaste étoile à neuf branches réparties par séries de trois et que la masse indistincte que l'on voit à l'est n'ait été constituée que par un remblai postérieur; à l'ouest, quatre rayons sont presque intacts. Sous l'esplanade, des cavernes paraissent avoir été aménagées en quatre points.

Le point d'accès le plus important est celui de l'est, par une large tranchée en plan incliné qui débouche dans la

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