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fait qu'on s'occupe avec un redoublement de sollicitude des affaires publiques. Aussi les magistrats qui ont à cœur le maintien de la constitution doivent-ils parfois, en supposant fort proches des dangers éloignés, préparer des paniques de ce genre, pour que les citoyens, comme dans une alerte nocturne, s'élancent et veillent à la garde des lois.

C'est toujours par des moyens légaux qu'il faut prévenir les dissensions des citoyens puissants, et mettre en garde ceux qui sont en dehors de la querelle, avant qu'ils n'y prennent part personnellement. Mais reconnaître ainsi les symptômes du mal n'est pas d'un esprit vulgaire, et cette perspicacité n'appartient qu'à l'homme politique.

Pour empêcher dans l'oligarchie et la république les révolutions que la quotité du cens peut amener, quand il reste immuable au milieu de l'accroissement général du numéraire, il convient de reviser les cotes, tous les ans dans les États où le cens est annuel, et dans les grands États, tous les trois ans ou tous les cinq ans. Si les revenus se sont accrus ou réduits comparativement à ceux qui ont servi primitivement de base, il faut pouvoir, en vertu d'une loi, augmenter ou baisser le cens; l'élever proportionnellement au niveau de la richesse publique, si elle s'est accrue, et en cas de diminution, le réduire dans une mesure égale. Si l'on néglige cette précaution dans les États oligarchiques et

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Auvastelav. Voir plus haut, liv. VI (4), chap. v, § 1.

τείας δημοκρατίαν, ἐκ δ ̓ ὀλιγαρχίας πολιτείαν ἢ δῆμον. Κοινὸν δὲ καὶ ἐν δήμῳ καὶ ὀλιγαρχίᾳ καὶ πάσῃ πολιτεία

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μήτ' αὐξάνειν ὁ λίαν μηδένα παρὰ τὴν συμμετρίαν, ἀλλὰ μᾶλλον πειρᾶσθαι μικρὰς καὶ πολυχρονίους διδόναι τιμὰς ἢ ταχὺ μεγάλας. Διαφθείρονται γάρ· καὶ φέρειν οὐ παντὸς ἀνδρὸς εὐτυχίαν· εἰ δὲ μὴ, μήτοι ὰ γ ̓ ἀθρόας δόντας ἀφαι ρεῖσθαι πάλιν ἀθρόας, ἀλλ ̓ ἐκ προσαγωγῆς.

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8. Καὶ μάλιστα μὲν πειρᾶσθαι τοῖς νόμοις οὕτως ἄγειν ', ὥστε μηδένα ἐγγίνεσθαι πολὺ 8 ὑπερέχοντα δυνάμει μήτε φίλων μήτε χρημάτων· εἰ δὲ μὴ, ἀποδημητικὰς ποιεῖσθαι τὰς παραστάσεις αὐτῶν. Επεὶ δὲ καὶ διὰ τοὺς ἰδίους βίους νεωτερίζουσι, δεῖ ἐμποιεῖν ἀρχήν τινα τὴν ἐποψομένην τοὺς ζῶντας ἀσυμφόρως πρὸς τὴν πολιτείαν ', ἐν μὲν δημοκρατίᾳ πρὸς τὴν δημοκρατίαν, ἐν δ ̓ ὀλιγαρχία πρὸς τὴν ὀλιγαρχίαν· ὁμοίως δὲ καὶ τῶν ἄλλων πολιτειῶν ἑκάστῃ. Καὶ τὸ εὐημεροῦν δὲ τῆς πόλεως ἀνὰ μέρος φυλάττεσθαι διὰ τὰς αὐτὰς αἰτίας· τούτου δ' ὁ ἄκος τὸ αἰεὶ τοῖς ἀντικειμένοις μορίοις ἐγχειρίζειν τὰς πράξεις καὶ τὰς ἀρχάς.

* Καὶ ὀλιγαρχίᾳ καὶ μοναρχία, Sylb. Sch. Ber. ; καὶ μοναρχίᾳ litur. in 2023. * Αὐξάνεσθαι, 1858. Η βραχυχρονίους καὶ μεγάλας pro ที่

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ταχὺ μεγάλας, Lamb. Ram. Sch. Cor. - 4 Μήτι, C. 161, Pal. 160. μήτ' pro μήτοι γ', 2023.

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Kai omm. C. 161, Pal. 160, Ald. 1.

Οὕτω ῥυθμίζειν pro οὕτως ἄγειν, * Αποδημοτικὰς, Pal. 160. — ' Τ'

1 C'est ce même motif qui fit créer les censeurs à Rome. Aristote avait devine, sans avoir d'exemple sous les yeux, toute l'importance

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qu'une pareille magistrature pouvait exercer dans une république bien gouvernée. (Voir Rousseau, Contrat social, liv. IV, chap. vII.)

républicains, il s'établit bientôt, ici l'oligarchie, là le gouvernement héréditaire d'une minorité; ou bien la démagogie succède à la république, la république ou la démagogie à l'oligarchie.

Un point également important pour la démocratie, l'oligarchie, la monarchie, en un mot, pour tout gouvernement, c'est de veiller à ce qu'aucune supériorité disproportionnée ne s'élève dans l'État. Il faut donner aux fonctions peu d'importance et une longue durée, plutôt qu'une autorité fort étendue avec une courte existence. Le pouvoir est corrupteur, et tous les hommes ne sont pas capables de supporter la prospérité. Si l'on n'a pu organiser le pouvoir sur ces bases, il faut du moins se bien garder de le retirer tout à la fois ainsi qu'on l'avait donné; il faut le restreindre petit à petit. Mais c'est surtout par des moyens légaux qu'il convient de prévenir les supériorités qui s'appuient sur l'immensité de la fortune, sur les forces d'un parti nombreux. Quand on n'a pu les empêcher de se former, il faut faire en sorte qu'elles aillent étaler leur importance à l'étranger.

D'un autre côté, comme les innovations peuvent s'introduire d'abord dans les mœurs des particuliers, une magistrature doit être chargée de veiller sur ceux dont la vie est peu d'accord avec la constitution; dans la démocratie, avec le principe démocratique, dans l'oligarchie, avec le principe oligarchique, etc. Par un motif semblable, il faut ne jamais perdre de vue les accroissements de prospérité et de fortune que peuvent prendre

Λέγω δ' ἀντικεῖσθαι τοὺς ἐπιεικεῖς τῷ πλήθει, καὶ τοὺς ἀπόρους τοῖς εὐπόροις. Καὶ τὸ πειρᾶσθαι ἢ συμμιγνύναι τὸ τῶν ἀπόρων πλῆθος καὶ τὸ τῶν εὐπόρων, ἢ τὸ μέσον αὔξειν· τοῦτο γὰρ διαλύει τὰς διὰ τὴν ἀνισότητα στάσεις.

9. Μέγιστον δ' ἐν πάσῃ πολιτείᾳ τὸ καὶ τοῖς νόμοις καὶ τῇ ἄλλῃ οἰκονομίᾳ οὕτω τετάχθαι, ὥστε μὴ εἶναι τὰς ἀρχὰς κερδαίνειν. Τοῦτο δὲ μάλιστα ἐν ταῖς ὀλιγαρχικαῖς δεῖ τηρεῖν· οὐ γὰρ οὕτως ἀγανακτοῦσιν εἰργόμενοι τοῦ ἄρ χειν οἱ πολλοὶ, ἀλλὰ καὶ χαίρουσιν, ἐάν τις ἐᾷ πρὸς τοῖς ἰδίοις σχολάζειν, ὡς ἐὰν οἴωνται τὰ κοινὰ κλέπτειν ] τοὺς ἄρχοντας· τότε δ' ἀμφότερα λυπεῖ, τό τε τῶν τιμῶν μὴ μετέχειν καὶ τὸ τῶν κερδῶν.

10. Μοναχῶς δὲ καὶ ἐνδέχεται ἅμα εἶναι δημοκρατίαν καὶ ἀριστοκρατίαν, εἰ τοῦτο κατασκευάσειέ τις· ἐνδέχοιτο γὰρ ἂν καὶ τοὺς γνωρίμους καὶ τὸ πλῆθος ἔχειν ἃ βούλονται å ἀμφοτέρους. Τὸ μὲν γὰρ ἐξεῖναι πᾶσιν ἄρχειν δημοκρατικὸν, τὸ δὲ τοὺς γνωρίμους εἶναι ἐν ταῖς ἀρχαῖς ἀριστο

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κρατικόν. Τοῦτο δ' ἔσται, ὅταν μὴ

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* Τὸ καὶ pro καὶ τὸ, C. 161. - Ο Κλέπειν, 1858. — ° Εξείνει, sic Tauch. vitio scrip. * Οὐ pro ᾖ, Pal. 160.

1 Ceci s'est bien vérifié dans l'histoire de presque tous les États modernes, mais surtout en France. Le Tiers-État acquit dans l'ombre, et sans que les classes privilégiées et la royauté elle-même y prissent garde, des richesses considérables et des lumières supérieures. Il eût été prudent dès lors de lui accorder

une part dans le gouvernement des affaires publiques, et ce système, pris de loin et suivi avec persévérance, aurait certainement adouci la grande catastrophe où la monarchie et la noblesse périrent; mais les gouvernements, quelque pressant que soit leur intérêt, voient rarement juste, parce que, sans doute,

les diverses classes de la société; et le moyen de prévenir le mal est de remettre le pouvoir et le maniement des affaires aux éléments opposés de l'État : j'entends par éléments opposés, les gens distingués et la foule, les pauvres et les riches. L'on doit s'attacher ou à confondre dans une union parfaite les pauvres et les riches, ou bien à augmenter la classe moyenne : car c'est ainsi qu'on empêche les révolutions qui naissent de l'inégalité.

Voici un objet capital dans tout État : il faut bien faire en sorte, par la législation ou tout autre moyen aussi puissant, que les fonctions publiques n'enrichissent jamais ceux qui les occupent. Dans les oligarchies surtout, ceci est de la plus haute importance. Les citoyens ne s'irritent pas d'être exclus des emplois, parce que cette exclusion se compense pour eux par l'avantage de vaquer à leurs propres affaires, mais ils s'indignent de penser que les magistrats volent les deniers publics: car alors on a deux motifs de se plaindre, on est à la fois privé et du pouvoir et du profit qu'il procure. L'exercice gratuit des fonctions est le seul moyen de faire coexister dans un même État la démocratie et l'aristocratie, c'est-à-dire, d'accorder aux citoyens distingués et à la foule leurs prétentions respectives. Le principe populaire est la faculté pour tous d'arriver aux emplois ; le principe aristocratique est de ne les confier qu'aux citoyens éminents: cette combi

ils sont trop près de la réalité, et qu'elle leur donne des vertiges. Placée plus baut, la philosophie a

le
coup d'œil plus calme : elle voit
le mal, indique le remède, mais
inutilement.

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