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il est vrai, la seule porte du Sud qu'on ait reconnue jusqu'ici.

De chaque côté de ces rues principales existent des rues secondaires de même largeur qu'elles en moyenne, dix allant de l'Est à l'Ouest, et dix du Nord au Sud, sauf, naturellement, dans la partie de la ville occupée par le forum et le théâtre.

Il convient de faire, parmi ces rues, une distinction. On sait que, d'après les théories des agrimensores, la cinquième voie à partir du cardo ou du decumanus (quintarius limes) est plus importante que les autres1 : elle tient le deuxième rang parmi les rues secondaires de la colonie. Or, il est à remarquer que le seul cardo quintarius qui existait à Thamugadi aboutissait à une porte, celle du NordEst et se continuait avec son beau dallage au delà de l'enceinte.

Enfin, entre les dernières maisons et l'enceinte existait un boulevard de ceinture distant de celle-ci de 12 mètres en moyenne, quelquefois un peu plus (47 pieds); c'est ce que, dans le langage des camps, on nomme l'intervallum2.

Les différents carrés que dessinait l'intersection des rues. n'ont pas tous exactement la même surface. On peut dire qu'en moyenne ils mesuraient 20 mètres de côté entre 69 et 71 pieds romains; en réalité, les dimensions différaient presque avec chaque îlot.

On en jugera par le tableau suivant qui comprend seulement le coin sud-ouest de la ville.

1. Hygin, De limit. constit., I, p. 168; Rudorff, Röm. Feldmesser, II, p. 350.

2. Hygin, De munit. castror., 14: opus pedum LX, quod est inter vallum el legiones et ideo quibusdam intervallum est cognominatum.

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D'ailleurs les murs de toutes ces maisons ont été assurément remaniés dans la suite. Bien plus, certains de ces carrés ont été utilisés pour des constructions publiques, soit dès la fondation de la ville, soit ultérieurement; il est même arrivé que plusieurs d'entre eux ont été empruntés pour un seul édifice, ainsi que nous l'avons déjà indiqué pour les carrés 73 et 82. Dans l'îlot 40 on a établi une basilique, dans l'îlot 54 un édifice à abside décrit plus haut; les carrés 77 et 78 ont été absorbés par un marché, les carrés 85 et 86 par des thermes; d'autres thermes occupent le carré 101; d'autres encore couvrent les carrés 59, 60, 71, 72, etc. Malgré ces remaniements et ces adaptations, les dispositions de l'ensemble primitif apparaissent clairement; et cette constatation est d'un véritable intérêt historique.

C'est la première fois, en effet, que nous pouvons dresser le plan complet d'une colonie militaire romaine. Ce qui frappe à première vue, quand on y jette les yeux, c'est la

1. Ces carrés forment aujourd'hui un seul tout; ils ont absorbé une rue.

similitude absolue qu'il présente avec celui d'un camp romain. On savait, depuis longtemps, que les règles suivies dans la castramétation étaient identiques à celles qui étaient prescrites pour la fondation des colonies1; les unes et les autres relèvent de l'art augural et, partant des mêmes principes, arrivent au même résultat; on ne peut souhaiter de meilleure «< illustration » pour ainsi dire, de ces réglementations théoriques que la vue générale de la colonie de Thamugadi. Cette cité entourée de murs aux angles arrondis, avec ses voies qui courent de l'Est à l'Ouest et du Nord au Sud et viennent se couper devant le forum, ne se distingue que par ses dimensions du camp voisin de Lambèse

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pour ne parler que de celui-là — dont elle est une émanation. Bien plus, autant qu'on peut en juger, la place publique ne devait guère différer d'aspect autrefois de ce qu'était la cour intérieure du praetorium, telle que les fouilles récentes du Service des Monuments historiques l'ont fait connaître?. Au reste, la fondation de Thamugadi sous la forme d'un camp retranché n'a pas lieu de nous surprendre. Nous avons expliqué dans la préface de notre livre3 quel avait été le but de l'empereur Trajan en l'établissant. Plantée au pied de l'Aurès comme place de seconde ligne et pour tenir en respect les populations toujours remuantes de la montagne, il est tout naturel qu'on l'ait mise à l'abri d'un coup de main en l'enfermant dans une enceinte à la façon d'un camp; comme il n'est point étonnant non plus qu'après sa période de prospérité et en présence de dangers analogues à ceux qui avaient nécessité ssn établissement, elle se soit de nouveau entourée d'une fortification, souvenir et résurrection de sa muraille primitive.

1. Hygin, De limit. constit., I, p. 180 decumanus et kardo... per quattuor portas in morem castrorum est viae amplissimae limitibus diriguntur. Cf. Marquardt, Organisation de l'Empire, p. 171.

2. Cagnat, Comptes rendus de l'Acad. des inscr., 1902, p. 41; Gsell, Bull. arch. du Comité, 1902, p. 319 et suiv. et pl. XLI.

3. Timgad. Cf. mon Armée d'Afrique, p. 582.

LIVRES OFFERTS

M. HOMOLLE présente de la part de l'auteur, M. Spyridon Lambros, professeur à l'Université d'Athènes, le premier fascicule du Neos Elλnvoμvýμov, paru à Athènes le 31 mars dernier, et qui doit se continuer tous les trois mois. Le titre du périodique, emprunté à celui qui fut autrefois publié par André Mystoxidès, en indique le programme. Le « Neos Hellenomnimon» doit porter à la connaissance des érudits, avec les recherches inédites de M. Lambros, la riche collection des textes et documents inédits réunis par lui depuis plus de vingt ans dans environ soixante bibliothèques de l'Europe et dans celles de Jérusalem et du Caire.

Le premier numéro contient un fragment inédit de Jean d'Antioche copié au monastère d'Iviron, deux portraits de l'empereur Nicéphore Phocas découverts dans des manuscrits de Venise (Marcienne) et de Modène; une note sur le nom de la ville d''Qpes ou d''Qpɛót en Eubée; une sur une inscription d'Eubée en l'honneur de l'impératrice Anne Cantacuzène; une sur Michel Calophrenas et le patriarche Métrophane II; une description manuscrite des ruines de Cyzique, et le début du catalogue des manuscrits grecs de la bibliothèque de la Book. Il se termine par une revue critique de diverses publications relatives à la Grèce.

M. Lambros souhaite de rencontrer assez de bienveillance et, d'appui pour assurer longue vie à son recueil auquel la matière n'est pas près de manquer, pas plus que son zèle n'est disposé à se ralentir. La richesse et la variété de ce premier fascicule justifient son espérance et méritent tous les concours.

M. DELISLE présente l'ouvrage suivant: Les plus anciens monuments de la typographie parisienne (Paris, 1904, in-4°):

«Dans cet élégant volume ont été reproduites en phototypie les préfaces, lettres et pièces de vers que renferment les livres sortis de l'atelier typographique établi en 1470 à Paris dans les bâtiments de la Sorbonne. C'est sur ces documents que repose à peu près tout ce que nous pouvons savoir sur les premières origines de l'imprimerie française.

« A ces très fidèles reproductions que M. Le Souëf a fait exécuter, M. Pierre Champion a joint un texte explicatif très intéressant dans

lequel sont clairement exposés les résultats des recherches de M. Claudin. >>

M. VIOLLET a la parole pour un hommage :

<< M. Giuseppe La Mantia, qui continue les travaux historiques auxquels son regretté père avait consacré sa vie, a prié M. L. Delisle d'offrir à l'Académie une publication nouvelle qui complète les belles séries de Coutumes siciliennes éditées par son père. M. Delisle m'a chargé de transmettre, en son nom, à l'Académie, cette intéressante brochure.

<< Elle est consacrée tout entière aux colonies gréco-albanaises qui, après la chute de l'empire d'Orient, se réfugièrent en Sicile. Ces textes sont datés de la fin du xve siècle et du xvie. En voici le titre : • I Capitoli delle colonie greco-albanesi di Sicilia (Palermo, 1904). M. Giuseppe La Mantia a fait précéder cette publication d'une préface très solide et bien documentée. »

M. HERON DE VILLEFOSSE offre à l'Académie au nom de l'auteur, M. Georges Musset, le tome II du Cartulaire de l'abbaye royale de Saint-Jean-d'Angély, publication de la Société des Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis.

Avec son activité ordinaire, M. G. Musset a terminé son utile publication, et ce second volume ne s'est pas fait attendre. En tête se trouve une histoire détaillée de l'abbaye depuis sa fondation jusqu'au jour de sa disparition; les faits relatifs à la vie intérieure de la maison, à ses droits de justice ou autres, à ses privilèges, à ses possessions, à ses revenus, y sont mis en lumière avec soin et méthode. Un certain nombre de documents sont annexés au Cartulaire proprement dit. L'ouvrage se termine par une table chronologique des pièces et par une table onomastique détaillée, comprenant les noms d'hommes et les noms de lieux. Un plan de l'ancienne église et du monastère, ruinés en 1568 par les protestants, y est reproduit. Il est inutile d'insister sur l'intérêt que présente pour l'histoire provinciale la publication du Cartulaire de Saint-Jean-d'Angély, à laquelle M. G. Musset était si bien préparé par ses études antérieures.

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