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nous procurant à chaque reprise des travaux, des découvertes d'une nature autre que les précédentes.

C'est sur la lisière nord du Parc aux Chevaux, au bas du Teureau de la Roche et à la naissance d'une pente rapide

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qui descend vers la Fontaine de l'Écluse, que nous avons trouvé ce vaste bâtiment, désigné sur le plan général de Bibracte par la cote PC, 33.

Le plan et les deux coupes jointes à cette description (pl. XI), nous permettent d'en abréger les développements.

Il suffit d'y jeter un coup d'oeil pour reconnaître une construction bien différente de la grande maison PC, 2, déblayée par G. Bulliot, en 1882.

Celle-ci dont la figure 4 reproduit le plan, emprunté à l'ouvrage de G. Bulliot1, était construite sur le modèle des villæ urbanæ des derniers temps de la République. On y voyait même apparaître, à la place du rustique atrium des anciennes demeures latines, le péristyle central ou cour intérieure, bordée de colonnes. Au temps où cette maison (PC, 2) a été élevée à notre avis, du vivant de César ou d'Auguste - le péristyle était à Rome un emprunt hellénique de date déjà ancienne, puisque ce fut à l'époque des guerres puniques que l'architecture grecque transforma le vieux et austère logis des Latins.

A son tour Rome transmit à la Gaule ce qu'elle avait reçu d'Athènes.

On ne saurait dire assurément si ces constructions du Parc aux Chevaux ont été toutes habitées par des Éduens, gagnés à la civilisation nouvelle, ou si quelques-unes n'ont pas été élevées, aussitôt après la guerre des Gaules, pour des fonctionnaires ou des négociants romains? mais un point essentiel est hors de doute le modèle de cette maison PC, 33, appartient à l'architecture italique, de même que le petit établissement balnéaire, décrit précédemment et les autres habitations de ce quartier le plus riche de l'oppidum. Son plan reproduit très probablement un des types classiques d'habitation romaine des derniers. temps de la République. Or, si nous connaissons dans tous ses détails la maison romaine impériale, grâce à Pompéi, nous sommes au contraire très insuffisamment informés sur celle de l'époque républicaine. C'est là, croyons-nous, un des côtés intéressants des demeures de Bibracte: leur étude ne se limite pas au domaine de l'archéologie cel

1. G. Bulliot, ibid., I, p. 35.

tique; elle intéresse directement l'archéologie classique. Le plan de la maison PC, 2, fouillée en 1882 par G. Bulliot, est le plan quadrangulaire avec impluvium et cour centrale ornée de quatre rangs de colonnes. Autour de ce péristyle se groupent sur chaque face une suite de pièces de dimensions fort restreintes.

Notre villa se distingue de cette maison par un ensemble de caractères que le tableau comparatif suivant mettra en évidence.

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Tels sont les traits les plus frappants du contraste de ces deux bâtiments. Le premier est une habitation proprement urbaine, destinée à loger dans un grand nombre de petites cases, dont l'affectation spéciale reste d'ailleurs le plus souvent indéterminée, quelque opulent personnage avec toute sa famille et son personnel de serviteurs. Le second est une ferme assez spacieuse, contenant tout à la fois un corps de logis pour le propriétaire et ses gens, des locaux plus vastes, composant les étables, écuries et greniers.

et

Le plan général présente un tracé symétrique assez régulier. Tous les murs se coupent à angle droit. Sur quelques points, le parallélisme des lignes n'est pas rigoureusement observé, mais l'inégalité des angles, si choquante dans la

plupart des constructions de Bibracte, est moins sensible ici.

Chacune des faces est et nord se compose d'un grand mur droit, sans aucune ouverture. Le mur nord mesure 2650 de longueur, celui de l'est 30 mètres. On remarquera que cette mesure correspond à peu près exactement à 3 perches ou 100 pieds romains. Elle a été encore employée pour le tracé extérieur de la maison PC, 2, carré dont le côté présente la même longueur. Nous avons recherché si les diverses dimensions des entrées et des subdivisions du bâtiment correspondent à des multiples du pied romain, mais nos mensurations ne nous ont pas conduit à des constatations précises, sans doute parce que les constructeurs n'ont pas apporté dans l'établissement du plan une exactitude mathématique. L'épaisseur d'un même mur varie, sur tout le tracé du bâtiment, entre 0m45 et 0m60, soit environ 1 pied et demi à 2 pieds. Seul le mur de la face nord a reçu une épaisseur notablement supérieure, soit 080) sur tout son développement, et cela parce que la maison est construite sur une forte déclivité du sol.

Le mur de la face nord, du côté du ravin, étant un mur de soutènement, supportant la poussée des terres, devait être nécessairement renforcé en épaisseur.

Étudions maintenant le détail de la distribution. Le bâtiment présente deux portes extérieures. La principale s'ouvre au sud; l'autre, à l'ouest.

La première donne accès sur une grande cour latérale, précédée d'une petite avant-cour (A), qu'il faut se représenter comme recouverte d'un toit en appentis et peut-être close à l'aide d'une barricade. Ce n'était là qu'un simple abri pour les gens stationnant à la porte de la métairie. Ce portail mesure 280 de largeur. Il est muni d'un seul en granit taillé. La pierre de taille, toujours très convenablement traitée, malgré sa dureté, est d'ailleurs employée ici pour les seuils, pour les pieds-droits ou jambages des

ouvertures et pour les angles des murs. Les jambages de cette porte, comme ceux de toutes les autres, ne possèdent pas de feuillures, mais celle-ci garde les deux moellons qui formaient boute-roues de chaque côté du seuil et présentent chacun la petite cavité circulaire dans laquelle tournait le pivot du battant. La porte n'avait pas de gonds. Ils étaient remplacés par les cardines habituels des portes de maisons romaines.

Le seuil franchi, on se trouve dans une cour dont le plan est cruciforme. Elle se compose en effet d'un large rectangle (B) qui se prolonge à l'est, au nord et à l'ouest par trois appendices plus étroits (B, 1 ; B, 2; B, 3). Ces annexes de la cour étaient peut-être couverts. B, 1, est un compartiment rectangulaire faisant hache sur le mur de façade latérale. C'est là que se trouve la seconde entrée extérieure.

B, 2, sert de couloir à deux portes intérieures. Au fond de l'annexe B, 3, se trouvait un reste de mur délimitant une sorte de petite cabine, mais la maçonnerie en était éboulée et le tracé méconnaissable.

Nous avons dit que la cour B n'était pas couverte. En effet, nous n'y avons retrouvé aucune trace de poteaux en bois ou de colonnade en briques, semblable à celle de la maison PC, 2. D'ailleurs, la disposition cruciforme de cette cour n'est pas favorable à l'hypothèse d'une toiture ouverte au centre, comme celle de l'atrium toscan. Le sol n'avait reçu ni pavement, ni corroi d'argile. Les fouilles n'ont mis à jour qu'une conduite d'eau en maçonnerie grossière, revêtue d'argile. Elle traverse la cour suivant son grand axe, en se dirigeant vers le vallon de l'Écluse. Elle amenait les eaux d'une fontaine du Parc aux Chevaux et devait alimenter quelque abreuvoir de bestiaux.

Les divers locaux de la métairie ne sont disposés que sur deux côtés de la cour, à l'est et au nord.

A l'est se trouvent quatre pièces rectangulaires conti

TOME XXXII.

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