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Cette épitaphe se termine par un titre que nous avons déjà rencontré suivi d'un nom, peut-être celui de Malte1. Ce doit être une dignité se rapportant au culte des dieux. Nous avons d'ailleurs encore trouvé une épitaphe mentionnant un grand prêtre, celui sans doute pour lequel l'inscription a été gravée.

III

Sur une petite pierre noire à veine supérieure blanche, épaisse seulement de 0m 03 et haute de 0m 09, était gravée une épitaphe composée de trois lignes.

Le champ occupé par l'inscription, large de 0m 058, était encadré d'une moulure.

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La pierre est brisée à droite, de sorte que le commencement des lignes manque. Il doit rester à peu près la moitié de chaque ligne.

1. Comparez Corpus inscr. sem., I, 260-262.

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Sur un morceau de calcaire gris haut de 0 m 05, épais de 0m 07 et long de 0m 26:

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Tombeau de Saçafat, femme d'Abd-Elim fils de Baalsamar.

La face seule qui porte l'inscription a été dressée et polie. Ces deux dernières inscriptions ont été découvertes dans les premiers mètres de déblaiement d'un puits profond2 à trois chambres ou caveaux superposés. En même temps nous avons trouvé des stèles funéraires brisées dont deux sortent de l'ordinaire et une grande quantité de fragments. de vases parmi lesquels huit anses d'amphores rhodiennes estampillées.

V

Dans la chambre inférieure profonde comme longueur de 2m 32, en partie effondrée et devenue une sorte de grotte,

1. Voici comment je propose de restituer cette inscription :

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[p] [Tombeau du] grand-prêtre Matanbaal,
[fils de Hi]milcon, fils d'Abdmelq-

[art, fils de Himilcon, fils de Baalhilles.
(Ph. B.)

2. Environ 17 mètres.

j'ai découvert aujourd'hui un beau sarcophage de marbre blanc peint.

Il mesure 2 mètres de longueur.

Chaque grande face de la cuve porte deux rosaces sculptées en relief.

Le couvercle est orné de deux acrotères aux extrémités de la ligne faîtière et de sept autres le long des grands

côtés.

La partie la plus intéressante est le sujet des frontons.

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Chacun représente sculpté en relief la nymphe Scylla, les bras étendus. De ses reins s'élancent des chiens rappelant ce vers de Properce (IV, IV):

Candidaque in saevos inguina versa canes.

J'ai déjà signalé cette représentation, mais figurée en peinture, sur les frontons d'un autre sarcophage sorti de la même nécropole.

Celui que je viens d'ouvrir renfermait les restes d'un cadavre de jeune adulte. Près du pied gauche, on avait déposé une tasse noire à double anse et un miroir de bronze

1901.

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brisé. Du même côté, à la hauteur de la poitrine, j'ai recueilli quelques monnaies soudées ensemble par l'oxydation. Une petite bague en or portant sur le chaton un bucrane, fut aussi retirée de la cuve qui a été photographiée en place par M. Henry Bourbon.

Je vous écris ces lignes à la hâte, me réservant de donner plus tard à l'Académie l'inventaire détaillé du mobilier funéraire de chacune des chambres du puits.

J'ai tenu à vous annoncer de suite cette découverte, sachant qu'elle intéressera l'Académie.

M. BERGER, en communiquant la note du P. Delattre, y ajoute les observations suivantes :

Le bas-relief gravé sur le fronton du sarcophage que vient de découvrir le P. Delattre, tire un intérêt tout particulier de sa comparaison avec ceux du mausolée d'ElAmrouni découvert, en 1895, par M. le lieutenant Lecoy de La Marche, au cours de l'expédition Foureau, et dont j'ai donné connaissance en son temps à l'Académie 1.

Parmi les ruines de ce monument, M. Lecoy de La Marche a retrouvé le portrait du défunt et de sa femme, deux inscriptions, l'une néo-punique, l'autre latine, enfin toute une série de bas-reliefs qui devaient former, sur les trois faces, latérales et postérieure, deux frises, couronnant le premier et le second étage du mausolée.

La frise du premier étage représente Orphée charmant les animaux sauvages, Orphée aux Enfers et Hercule délivrant Alceste des Enfers. Les bas-reliefs de l'étage supérieur, traités d'une façon beaucoup plus libre, représentent des sujets qui paraissent n'être pas sans analogie avec ceux de la frise inférieure. L'un deux, en particulier, nous offre,

1. Comptes rendus, séance du 10 novembre 1894. Voyez aussi Revue archéologique, janvier-juin 1895, p. 71-83 et pl. III.

au milieu, un personnage vu de face, les bras ouverts, dont les jambes, terminées en queues de poisson, se confondent avec les volutes, les feuillages et les fleurs qui occupent le reste du champ. Quatre animaux, un chien et un loup, un lion et un ours, sortent de ces fleurs et regardent la figure centrale.

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Notre première pensée avait été d'y voir le mythe de Scylla. Pourtant, certains détails de cette scène faisaient que l'on pouvait se demander si on n'aurait pas là une représentation plus libre d'Orphée charmant les animaux. Le sarcophage du P. Delattre ne laisse pas de doute à ce sujet : si sur le sarcophage les animaux partent du corps de la figure centrale, au lieu de la regarder, le personnage est le même et le geste est le même; dans un cas comme dans l'autre, nous sommes bien en présence d'une représentation du mythe de Scylla.

La reproduction de ce mythe sur un sarcophage nous prouve que pour les Carthaginois, il se rattachait aux idées d'outre-tombe. Sa présence sur un monument du шe ou du Ive siècle avant notre ère nous prouve en même temps que le mythe de Scylla était connu des Carthaginois avant la conquête romaine, si même ce n'est pas un mythe d'origine punique, ce qui n'est pas invraisemblable, étant donné qu'il est localisé en un endroit où les influences puniques étaient prépondérantes.

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