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dans les premiers jours de juin, et qui n'est autre que la première terre vue du précédent voyage), puis sur divers points échelonnés jusqu'au bout de la mar descubierta por Yngleses, dont le littoral paraît n'avoir point alors été abordé ;

Et dans la part exclusive de Sébastien Cabot:

La troisième campagne a pour trait saillant la rencontre des glaces vers 56° à 58° de latitude septentrionale au mois de juillet 1498; puis une relâche à la terre des Bacallaos;

Et enfin la quatrième campagne a pour circonstance propre de s'être avancée au nord jusqu'à 67° 1/2 de latitude, à la date du 11 juin 1517, ayant alors devant soi la côte de l'ouest-nord

Quest.

Il est impossible, pour peu que l'on prenne garde à ces caractères distinctifs, de confondre l'un quelconque des quatre voyages avec aucun des trois autres; mais si l'on ne prend qu'un médiocre souci de l'exactitude rigoureuse, et que l'on croie suffisant de grouper en quelques phrases élégantes l'ensemble des résultats obtenus par toute une série d'efforts répétés vers un même but, il pourra arriver que, gravement coiffé de la solennelle perruque de lord haut chancelier d'Angleterre, on fasse de ces quatre expéditions successives du père et du fils une seule et même campagne sous la date moyenne de 1498, commençant avec les méditations et les projets du père, et se poursuivant jusqu'au dernier terme de 67° 4/2 de latitude septentrionale atteint longtemps après par le fils voilà comme l'histoire est accommodée par le tant renommé chancelier Bacon de Verulam. Ni vous ni moi, cher Monsieur, ne sommes coiffés de la majestueuse perruque (les Français ont la légèreté de donner à cela le nom de toupet!...) à l'abri de laquelle on se permet de telles énormités.

Accueillez avec indulgence ces pages, plus hâtives que je n'aurais voulu, et croyez à la durable persistance des sentiments de haute et sincère estime de

Votre affectueux,

D'AVEZAC.

M. MILLER ayant bien voulu, à raison de l'heure avancée, céder son tour de parole, M. G. Lumbroso donne lecture de la Notice suivante, relative à deux papyrus grecs du British Museum.

<«<L'histoire et la civilisation de l'Egypte Ptolémaïque nous sont principalement connues par trois sortes de documents: les papyrus, les inscriptions et les récits des auteurs anciens. Par malheur, le temps, qui nous a conservé dans les tombes et sur les pierres une foule de témoignages, nous a privés, pour toujours peut-être, de ces histoires complètes et ordonnées, de ces rapports de voyages et d'expéditions, de ces mémoires de rois et de contemporains, dont nous rencontrons à chaque pas le souvenir chez Diodore ou Athénée, et dont nous apprenons à regretter la perte par les renseignements précieux que de courtes citations nous révèlent! Un seul ouvrage contenant l'exposition suivie d'un épisode de cette histoire nous est parvenu dans son intégrité mais il est fort court, trop court; on ne sait précisément quel en est l'auteur et l'âge; on conteste de tous côtés et depuis longtemps la sincérité du récit; et jusque dans ces dernières années (V. l'article de M. Cobet dans l'Epus λóyios de Kóvtos, Leyde 1866) la critique le considère comme un amas de fictions ridicules, je veux parler de la lettre d'Aristée à Philocrate sur la version de la Bible par les soixante-douze interprètes, venus de Jérusalem, sous le régne de Ptolémée Philadelphe. Cependant la critique qui se contente de la collation des manuscrits et de l'étude exclusive du texte n'est plus suffisante pour cette petite lettre si méprisée. Depuis quarante ans un rayon de lumière inattendu a jailli des inscriptions et des papyrus, qui jette sur elle un jour nouveau. Chose singulière, il n'est pas un titre de cour, une institution, une loi, une magistrature, une charge, un terme technique, une formule, un tour de langue remarquable dans cette lettre, il n'est pas un témoignage d'Aristée concernant l'histoire civile de ces temps (je ne parle pas de l'histoire religieuse et de la version même), qui ne se retrouve enregistré dans les papyrus ou les inscriptions et confirmé par eux.

α) εἴσδοσις, εἰσδοῦναι d'Aristée (ἔκδοσις, ἐκδοῦναι chez Josèphe et

Eusèbe).

Β) τὴν πόλιν καὶ τὴν χώραν (τὰς πόλεις καὶ τὴν χώραν chez Josephe) c) ὑπηρέται τῶν ταγμάτων (solde, ration τῇ τῶν ὀψωνίων δόσει, id. in papyr.)

α) ἡμεῖς δὲ παραλαβόντες τὴν βασιλείαν φιλανθρωπότερον ἀπαντῶμεν τοῖς πᾶσι.

e) fonctionnaires περὶ ἡμᾶς, περὶ τὴν αὐλήν (confirmé par Papyr. et Polyb.).

f) χρηματισμός, χρηματίζειν.

8) συμβουλευόντων τῶν φίλων.

h) ἡ νομοθεσία γεγραμμένη χρυσογραφία (Josèphe χρυσοῖς γράμμασιν). k) Nicanor ἀρχίητρος (Letronne et Josèphe ἐπὶ τῆς τῶν ξένων ἀποδοχῆς τεταγμένος).

1) Βασιλικοὶ παῖδες, καὶ τῶν τιμωμένων ὑπὸ τοῦ βασιλέως.

m) Stratéges, caractère civil (64° quest. et 65°).

n) Cobet, la formule de la lettre d'Eléazar. V. pap. du Louvre p. 301, 313, 312, 311, 309.

Si l'on faisait ainsi l'examen minutieux de ce texte, les papyrus et les inscriptions à la main, on retrouverait, je crois, bien d'autres analogies ou identités; on gagnerait la conviction que, ou l'auteur a excellemment imité le style officiel de l'époque et de la cour des Lagides, comme Philon le Juif le style de Platon dans ses Dialogues, comme Manzoni et Leopardi les formes naïves de l'italien du moyen-âge, comme PaulLouis Courier a contrefait Amyot, et M. Littré l'ancienne langue française, ou bien qu'il a certainement vécu sous les Ptolémées, ce qui me semble plus probable, car chez lui l'on trouve non-seulement la forme, le langage du temps, mais une exactitude dans les faits et les détails qui ne se dément nulle part. On verrait que l'étude de son texte est désormais inséparable de celui des papyrus et des inscriptions. Je crois même que ce nouveau moyen de critique philologique et historique peut se généraliser utilement, qu'à la lumière abondante et vive qui jaillit de ces fragments l'on saurait, par exemple, distinguer, pour ainsi dire, les différentes couches dont

se compose le premier livre de Diodore et établir (ce que mérite bien d'ailleurs un historien si dénué de critique) le fait bizarre d'un auteur qui, voyageant en Egypte sous les Ptolémées et se proposant de raconter l'histoire pharaonique du pays, a abouti sans le savoir à en écrire bien des fois l'histoire ptolémaïque! Mais je reviens à Aristée. L'étude comparative dont j'ai parlé embrassant l'examen des manuscrits et éditions de la Lettre et celui des papyrus, j'ai consacré à ces deux recherches mon court séjour à Paris et à Londres. Le manuscrit grec no 128 de la Bibliothèque Impériale, dont M. Moritz Schmidt, dernier éditeur d'Aristée, n'a pu prendre directement connaissance, et le Codex Burneianus no 34 du British Museum, qu'il ne mentionne point, m'ont fourni de nombreuses variantes qui pourront sans doute conduire à une édition un peu satisfaisante de ce texte souvent si corrompu et si obscur. A la Bodléienne, j'ai cru devoir recueillir aussi religieusement que l'on fait les variantes d'un codex les notes manuscrites dont un savant a enrichi l'édition de Bâle de 1561. En même temps la conversation d'un orientaliste m'apprenait l'existence d'un passage curieux sur Philadelphe, les Juifs et la version des Septante, dans l'ouvrage inédit « Les traces des populations passées» de Muhammad ben Ahmad al Biruni al Khuwârazmi abu Bihan (430 de l'hég.), dont le British Museum possède deux manuscrits. Le récit de Biruni se détache en quelque point de la légende d'Aristée. Quand je songe tantôt à ce qu'il dit des Juifs forcés de faire la version, tantôt à la population juive établie en Egypte et hellénisée antérieurement à Ptolémée Soter, tantôt au gouvernement des Lagides enchaînant la littérature, suspendant des cours, dirigeant du Musée l'enseignement sacré et profane, tantôt encore à la loi des mêmes effets produits par les mêmes causes et à l'article du concile de Tours, par exemple, qui enjoignit aux gens d'église d'écrire ou de prêcher en langue vulgaire pour être compris du peuple, je m'attache de plus en plus à l'opinion, qu'il reste encore quelque chose à dire et à trouver sur ce fait si remarquable de la traduction grecque de la Bible. J'espère pouvoir bientôt faire hommage à l'Académie

du résultat de mes recherches. Quant aux papyrus du musée de Londres que le docteur Wright a mis à ma disposition avec une extrême obligeance, parmi ceux que l'on y a reçus après la publication faite par Forshall, j'en ai trouvé et transcrit deux assez étendus, fort clairs, presque sans lacunes, sortis de Memphis et de la plume intarissable de ce pauvre reclus macédonien, Ptolémée, fils de Glaucias, plus heureux mille fois comme homme de lettres que les souverains auxquels il adressait ses requêtes et ses circonlocutions flatteuses! Comme ils paraissent ajouter quelques faits nouveaux à l'histoire du Sérapéum de Memphis, je m'empresse de les mettre sous les yeux de l'Académie.

Le premier est un papyrus rapporté par Anastasi en septembre 1839; il porte le no 44 dans le catalogue du musée britannique; il se compose de 34 lignes environ. En voici la traduction: « A Denys, des amis et stratége, de la part de Ptolémée, fils de Glaucias, Macédonien, depuis douze ans l'un de ceux qui sont en réclusion dans le grand Sérapéum à Memphis. Lésé non peu, et souvent mis en danger de mort par les nettoyeurs du temple dont les noms sont ci-bas, j'ai recours à toi pensant que c'est la meilleure manière d'obtenir justice. L'an 21, le 8 de Phaophi, s'avançant vers l'astartiéum du temple, où je me trouve avoir été en réclusion pendant les susdites années, les uns ayant en main des pierres, d'autres même des verges, ils ont essayé d'y entrer de force, afin de dépouiller en passant le temple et moi, parce que je suis Grec, comme des gens qui préméditent l'assassinat. Les ayant devancés à la porte du temple que je fermai et leur enjoignant de toute ma voix de s'éloigner tranquillement, ils ne voulurent point malgré cela se retirer. Mais Diphilos, l'un des thérapeutes détenus sous Sarapis, s'indignant pour ce qu'ils commettaient continuellement dans un tel temple, ils le renversèrent et le dépouillèrent, sans aucune mesure, l'outrageant et le battant au point que tout le monde a pu voir cette violence illégale. Ce sont les mêmes gens qui ont commis des faits semblables contre moi l'an 19 au mois de Phaophi. Je

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