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par lui. Comme Sauveur, il a souffert, il a prié, il s'est livré pour nous mais sans préjudice de ce que nous devons faire nous-mêmes et pour nous-mêmes; en sorte que tout Sauveur qu'il est, il consent que nous périssions, plutôt que de nous sauver de cette rédemption gratuite telle que nous l'imaginons. P. 377-379.

Il faut donc que nous accomplissions comme l'Apôtre, dans notre chair, ce qui a manqué aux souffrances de la chair innocente et virginale de Jésus-Christ. Mais c'est ce que vous ne voulez pas. Vous voulez le salut, mais sans l'acheter; et tant que vous vous en tenez-là, Dieu m'ordonne de vous déclarer que ce salut n'est point pour vous. P. 379.

3. Enfin, vous voulez que ce Dieu-homme vous sauve, mais par d'autres moyens que ceux qu'il a choisis: troisième contradiction. Haine du monde, détachement du monde, renoncement au monde, voilà les moyens qu'il nous a marqués : mais vous en voudriez de plus conformes à vos idées et à votre goût. Or, ces moyens conformes à votre goût et à vos idées, ne vous sauveront jamais : et c'est ce qui vous doit saisir de frayeur. P. 379, 380.

Pour mieux sentir ce terrible mystère, faisons une supposition. Si Dieu vous avoit envoyé un Sauveur né dans l'opulence et dans la grandeur, et qui vous eût apporté un évangile favorable à la cupidité et aux sens, qu'auriez-vous à changer dans vos sentimens et dans votre conduite pour vous y accommoder? Ne pourrois-je pas vous dire alors: Ne craignez point: car je vous annonce une heureuse nouvelle: et quoi? c'est qu'il vous est né un sauveur selon vos désirs. Mais puisque ce Sauveur envoyé de Dieu vous est venu prêcher un évangile directement opposé, n'ai-je donc pas droit aussi de vous dire par une règle toute contraire : tremblez, P. 380-382.

II. PARTIE. Mystère de consolation. Quoique Dieu ne fasse acception de personne, il est néanmoins vrai que la prédilection de Dieu dans l'ordre de la grâce a toujours paru être pour les pauvres et pour les petits. Ce fut d'abord à des bergers qu'il se fit connoître; et c'est ce qui devroit affliger et désoler les riches et les grands du monde, si ce même mystère ne nous découvroit pas d'ailleurs pour les grands et pour les riches trois sujets de consolation. 1. Quelque éloignés que vous paroissiez être du royaume de Dieu, riches et grands, JésusChrist ne vous rebute point. 2. Sans cesser d'être ce que vous êtes, il ne tient qu'à vous d'avoir avec lui une sainte ressemblance.

3. Vous pouvez vous servir de votre opulence même et de vos richesses comme d'autant de moyens pour l'honorer. P. 382–384.

1. Ce Dieu naissant dans la bassesse et l'humiliation, ne rejette point toutefois la grandeur : premier sujet de consolation. Exemple des mages qu'il appelle à son berceau. En quoi il a plus fait encore, ce semble, pour les grands que pour les petits car, selon la remarque de saint Chrysostôme, pour attirer à lui des grands et des sages du siècle, il falloit une grâce et une vocation beaucoup plus forte. P. 384-386.

Après cela, ne vous plaignez plus, grands du monde, que votre Dieu réprouve votre condition. Il en réprouve les abus, mais sans la réprouver elle-même. P. 386, 387.

2. Sans cesser d'être ce que vous êtes, il ne tient qu'à vous de vous rendre semblables à Jésus-Christ naissant : second sujet de consolation. Car, vous pouvez être grands et humbles de cœur, riches et pauvres de cœur. Par là même vous avez encore l'avantage de pouvoir être plus conformes que les autres, à ce modèle des prédestinés. Et en effet, le caractère de ce Sauveur n'est pas précisément d'être pauvre et humble, mais d'être grand et humble, riche et pauvre tout à la fois : et voilà ce qu'il n'appartient qu'aux grands et aux riches de pouvoir parfaitement imiter. P. 387, 388.

Aussi quels sont ces mages qu'il attire à sa crèche ? des grands qui semblent n'être grands, que pour faire paroître dans leur conduite une humilité plus profonde et une obéissance plus exacte; des riches qui se font un mérite de renoncer à leurs trésors, et de les apporter à ses pieds. P. 389, 390.

3. Enfin, vous pouvez vous servir de votre grandeur même et de vos richesses, comme d'autant de moyens pour rendre à ce Dieu naissant le double tribut qu'il attend de vous: troisième sujet de consolation. 1. En qualité de Dieu humble, il veut être glorifié. 2. En qualité de Dieu pauvre, il veut être assisté. Or, rien ne l'honore plus que les hommages des grands; et plus vous êtes riches, plus vous êtes en état de l'assister, non plus dans lui-même, mais dans ses membres, qui sont les pauvres. Dès-là votre grandeur et votre abondance sanctifiées, bien loin d'être des obstacles à votre salut, en deviendront le gage et le prix. P. 390-393.

COMPLIMENT AU ROI. P. 393-396.

FIN DU TOME PREMIER.

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