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fion de Charlemagne. On trouve encore fur ce Martyrologe, la note du décès d'Ebalus Archevêque de Reims au 21 Mai. Ce Prélat avoit été élû en 1024, & il mou rut en 1033.

Je ferai imprimer le Catalogue, & le Martyrologe auquel il manque un feuillet, qui contenoit les 29 derniers jours de Septembre & les 16 premiers d'Octobre. Je les ai fupléés par un autre Martyrologe qui elt à la tête d'un Miffel de l'Eglife Collégiale de Sainte Marie-Madeleine, & qui m'a paru être auffi du onziéme fiécle.

J'y joindrai un fecond Catalogue de nos anciens Evêques, qui contient quelques particularités de leurs vies, & qui eft tiré des mêmes Manufcrits. Il finit comme le précédent à Hugue Premier; d'où je conclus qu'il a été auffi dreffé de fon tems. J'ai tiré de ces Livres, les Litanies & les Acclamations qu'on chantoit à la Meffe Pontificale notées pour être chantées, par des points, des accents & des virgules fur les lignes, comme l'on marque la quantité par des longues & des bréves; & j'ai fait imprimer ces Prieres, foit parce que l'on y voit les rites de l'Eglife de Befançon, foit parce qu'elles fervent de preuve à l'Hiftoire de cette Eglife.

L'on peut dire pour diminuer la foi des Catalogues, qu'ils ne font pas d'accord entr'eux, puifque l'un fait Hugue Premier le quarante-huitiéme Evêque de Besançon, & l'autre le quarantiéme; qu'ils en tranfpofent quelques-uns; qu'ils ne nomment qu'un Silvestre, un Claude & un Tetrade, quoiqu'on eftime communėment qu'il y en a eu deux; & que l'on n'y trouve pas le nom d'Urbicus, quoiqu'il ait figné comme Evêque de Besançon, à des Conciles.

La réponse eft, que celui des Catalogues qui contient le moindre nombre d'Evêques, eft une espèce de diptique, où l'on n'a compris que ceux qui ont tenu certainement le Siége de Befançon, & où l'on n'a pas nommé ceux dont on n'avoit pas une certitude entiere,

qui avoient été intrus, ou qui ont été justement dépofés; tels que font Importunus, Gelmefilus, Felix " Tetradius Second, Aiminius, Gontefius & Bertaldus; dont on lit les noms dans l'autre Catalogue, avec la note par raport à quelques-uns, de leur intrufion ou de leur dépofition. Cette difference, loin de diminuer la foi de nos Catalogues, leur donne à mon avis encore plus de poids parce qu'elle prouve, pour ainfi dire l'un eft la critique de l'autre.

, que

J'avoue au refte, qu'il y a quelques tranfpofitions, & des omiffions au fujet des Evêques des premiers fiécles. Mais quelle eft l'Eglife des Gaules, dont l'Hiftoire ancienne ne foit pas fujette à cet inconvénient, & qui ait une fuite exacte & certaine de fes premiers Prélats? L'on peut corriger nos Catalogues fur de meilleurs titres, rétablir l'ordre qu'ils ont interverti, & réparer les omiffions qu'on y trouve; mais il ne fuit pas de ces défauts, fi communs d'ailleurs, qu'on doive rejetter nos Catalogues & ne pas s'y conformer, lorfqu'om n'a point de preuves plus fortes & contraires..

L'on trouve dans le Martyrologe, la Commémoraifon des Trepaffés, qui n'a été inftituée qu'en 998 pour Cluni par Saint Odilon, & qui n'a pas d'abord été reçûë dans toute l'Eglife d'Occident. Mais il n'en faut pas conclure, que notre Manufcrit ne foit pas du commencement du onzième fiécle; car les premiers Abbés de Cluni, dont la Congrégation avoit pris naiffance dans. le Diocèfe de Besançon, étoient en grande rélation avec nos Archevêques, par lefquels les deux premiers se sont fait bénir. Il est à croire que Saint Odilon avoit con-certé l'inftitution de la Fête des Morts, avec celui de nos Prélats qui tenoit alors le Siége Epifcopal; ou que ce Prélat l'introduifit des premiers, à l'exemple de ce qu'il voyoit pratiquer dans plufieurs Maifons Religieufes, qui étoient dans fon Diocèse.

L'Auteur de la Légende de Saint Protade, Evêque de Besançon au commencement du feptiéme fiécle, dit

que ce Prélat compofa un Rituel, à la priere d'Etienne & d'Aiminius, Doyens des Eglifes Cathédrales de S. Jean & de S. Etienne. Inter cætera quidem,hujus beatiffimi viri laudibus adfcribitur; quòd dubitantibus inter fe Claricis, de diverfis Ecclefiarum ufibus, (rogantibus Stephano fanctæ matris Ecclefia beati Joannis Evangeliftæ, & Haiminio fancti Stephani ejufdem civitatis, Decanis) libellum ediderit, in quo ad feparandum omne ambiguum, hæc fcripta reliquerit; quid tenere Ecclefiam, quidve vitare oporteat; quot facri Ordinis Miniftros, feftivi dies habeant ; quò & quando, proceffiones fiant; quo tempore Congregationes totius Urbis, ad matrem Ecclefiam conveniant; quidquid etiam agendum fit, per anni curriculum in Ecclefia, fanita ejus edocuit pofteros induftria.

L'on trouve dans les Archives de notre Métropolitaine, un Rituel qui porte le titre d'Ordinaire pour les Chanoines, Ordo Canonicorum; qui contient tout ce que l'on vient de raporter de celui de S. Protade, & à la tête duquel, eft une Lettre de ce faint Evêque, qui lui fert de Prologue, & qui eft adreffée à Etienne Doyen de l'Eglife de Befançon. Protadius fanita Crifopolitane Ecclefia Archiepifcopus, Stephano ejufdem Ecclefia Decano, fuo chariffimo filio, falutem. Je ne crois cependant pas que ce Rituel, foit le même que celui qui a été compofé par S. Protade, & voici mes raisons.

1o. S. Protade eft qualifié Archevêque de Crifopolis dans le titre de la Préface, fanctæ Crifopolitana Ecclefia Archiepifcopus, & l'Evêque de Befançon eft fouvent nommé Archipreful dans le corps du Rituel; cependant les Métropolitains ne portoient pas encore de fon tems le titre d'Archevêques, & l'on n'apelloit pas alors Befançon, Crifopolis. 2°. L'on ne trouve pas dans cet Ordinaire, le Rit Gallican qui étoit suivi du tems de S. Protade; l'on s'y est conformé au Rit Romain, dont Charlemagne avoit ordonné l'obfervation; ce qui fut exécuté d'un confentement fi unanime dans les Gaules, que fous le regne de fon petit-fils, la Meffe Gallicane n'étoit déja

plus

plus en ufage. 3°. L'on y voit que quand l'Evêque célébroit en certains jours de folemnité, il étoit revêtu du Pallium, & qu'on lifoit pendant la Meffe, le Privilege en vertu duquel il le portoit or l'on tient communément, que ce Privilege n'a été donné aux Métropolitains des Gaules, que depuis l'an 742 ; & quand il feroit vrai que Miget Evêque de Befançon d'abord après l'an 661, auroit déja obtenu ce Privilege, comme le Pere Pierre-François Chifflet l'a crû; ce ne feroit toujours qu'après le tems de S. Protade. 4°. On y lit l'Office de la Dédicace de l'Eglife de S. Jean l'Evangélifte, & il y eft dit à cette occafion, qu'il fe faifoit le 21 Avril, mais qu'il a été remis au 23 Septembre, jour auquel cette Eglife a été confacrée de nouveau, aprés avoir été rebâtie par Hugue Premier. 5°. On y trouve auffi les Prologues de l'Office de certaines Fêtes, écrits en profe rimée; c'est le goût des 10 & 11e. fiécles. 6°. On y la Mémoire de la Confécration de l'Autel de S. Etienne par Leon IX. qui eft de l'an 1048. Enfin il eft fait mention dans le même Manuscrit, d'Amalaire & de Charles le Chauve, qui ont vécu aprés S. Protade. Amalaire étoit un Diacre de l'Eglife de Metz, qui vivoit encore en 840, & qui a compofé quatre livres des Offices divins, qui font cités dans notre Rituel.

lit

Toutes ces circonstances, prouvent que l'Ouvrage n'est pas de S. Protade, & que fi l'on y a mis à la tête, la Préface de fon Rituel, c'eft pour donner plus de poids au nouveau; ou parce qu'il a été compofé de ce qu'on avoit pû conferver du Rituel ancien, joint à ce qu'il avoit fallu y changer ou ajouter, jufques au tems d'Hugue I. fous lequel celui que nous avons, paroît avoir été rédigé, foit par raport aux Offices inftitués fous ce Prélat qui y font raportés, foit parce que nous avons des Chartes de lui, dans lefquelles on lit qu'il a rétabli le Clergé de Besançon par fes libéralités, & par la régle qu'il y mit. Ecclefiam Protomartyris Stephani Patroni noftri, inveni deftruitam, atque omni Clericali ordine & honeftate defo

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latam, &c. Difpofui ergo Canonicos, qui fub norma religionis Ecclefiaftica, fraternam vitam ducerent, &c.

Cependant le Manuferit qui nous refte du Rituel, me femble avoir été écrit fous l'Archevêque Anferic, qui a tenu le Siége de Befançon depuis l'an 1117 jufqu'en 1134; parce qu'à la fuite & du même caractere, on lit deux preftations de ferment entre fes mains par l'Abbesse de Baume & par l'Abbé de Lure.

J'ai fait imprimer ce Rituel qui n'a encore point paru. Il est ample & différent des autres Ordinaires qu'on a donnés au Public. L'on y trouve de beaux veftiges de l'ancienne difcipline de l'Eglife en général, de la magnificence & de la majesté de celle de Befançon en particu lier, de la dignité de fes Prélats, & de la vie réguliere & édifiante de fon nombreux Clergé ; principalement de fes deux Cathédrales, qui vivoient alors en Commu→ nauté & fous une Régle.

Cette Régle eft dans le même Manufcrit que le Rituel. Je ne la ferai cependant pas imprimer, parce que c'est un extrait d'autres Régles qu'on trouve ailleurs ; & je me contenterai de raporter à la fuite du Rituel, les titres de chacun des chapitres de la Régle de nos Chanoines avec une note du lieu d'où ils ont été tires.Ç'a été principalement du fecond livre des Offices Eccléfiaftiques de S. Ifidore, & de la Régle de S. Chrodegant. Il y en a qui font attribués à S. Ifidore dans notre Manufcrit, que je n'ai cependant pas trouvé dans fes Ouvrages ni ailleurs.

Cette Régle & le Rituel attribué à S. Protade, qui font connoître quel étoit l'état du Clergé de Befançon dans le 11o. fiécle, peuvent auffi faire juger de ce qu'il avoit été

auparavant.

Hugue Premier Archevêque de Befançon, étoit de la Maison de Salins, la plus noble & la plus riche du Comté de Bourgogne. Ses fentiments répondoient à fa haute naiffance, & à la Dignité dont il étoit revêtu. Car il rebâtit l'Eglife Cathédrale de S. Jean qui tomboit en ruine, acheva celle de S. Etienne que fon Prédéceffeur avoit

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