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CARTULAIRE

DE L'ABBAYE

DE SAINT-MICHEL

EN THIÉRACHE

Par M. AMÉDÉE PIETTE

Vice-Président de la Société archéologique de Soissons, Membre de la Société
archéologique de Vervins, etc., etc.

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IMPRIMERIE DU JOURNAL DE VERVINS, RUE DE PARIS, 31

MDCCCLXXXIII

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LE

CARTULAIRE DE SAINT-MICHEL

Il était d'usage, au moyen âge, dans les communautés civiles et ecclésiastiques, de faire transcrire sur des registres spéciaux, qu'on appelait Cartulaires, les pièces les plus importantes formant les archives de ces communautés, telles que : les contrats d'acquisition, de vente, d'échange, les donations, privilèges, immunités, exemptions, et en général toutes les chartes et les titres primordiaux.

Cette coutume offrait un grand avantage, car si une cause quelconque venait à faire disparaître les originaux, les copies pouvaient y suppléer dans une certaine mesure. En outre, pour la pratique des affaires, il était plus facile de consulter un recueil de copies reliées dans le même format et écrites de la même manière, que de recourir aux titres originaux.

Ces recueils ou cartulaires, destinés à enregistrer les doubles des actes, sont en général de beaucoup postérieurs aux titres qui y sont contenus; et comme tous ont été écrits par les parties intéressées, sans aucun contrôle, quelques critiques se refusent à les considérer comme présentant toute l'authenticité désirable, soit qu'on ait altéré le texte de certaines, soit qu'on en ait introduit de fausses (1).

(1) 11 est avéré que des moines peu scrupuleux, dans un intérêt de vanité, d'amourpropre, de rivalité claustrale, et même parfois de grossière cupidité, ont falsifié leurs chroniques et inventé des chartes apocryphes; mais il serait injuste d'accuser les monastères d'avoir agi souvent avec cette mauvaise foi.

On peut voir à ce sujet les remarques de M. Paulin Paris dans son édition des Grandes Chroniques de France.

Mijl, 30.7p 1925

S'il est parmi ces sortes de recueils certains actes dont on peut suspecter la sincérité, il faut reconnaître qu'ils sont en infiniment petit nombre, et que la réunion, l'ensemble de tous ces titres, contenus dans un même volume, forme aujourd'hui une collection des plus intéressantes et des plus utiles tout à la fois, aussi bien pour l'étude de l'histoire générale de la France que pour l'histoire particulière des villes et des provinces, et surtout pour celle des établissements religieux. Aussi voyons-nous depuis plusieurs années le gouvernement publier ceux de ces documents qui lui paraissent présenter le plus d'intérêt, et les sociétés savantes des provinces, imitant son exemple, s'efforcer de faire sortir de l'oubli, soit par des publications complètes, soit par des extraits et des analyses, les cartulaires qu'elles ont à leur disposition. C'est à ce sentiment que j'obéis moimême en essayant de mettre en lumière le cartulaire de la plus ancienne abbaye de la Thiérache, qui dort oublié depuis de nombreuses anuées dans les archives de la Société historique et archéologique de Soissons.

L'abbaye de Saint-Michel, comme tous les autres établissements du même genre, avait son cartulaire; nous devons même supposer, d'après ce que nous apprend D. Lelong, religieux bénédictin de la maison, qu'elle en avait au moins deux, auxquels sans aucun doute elle attachait un grand prix. Mais malgré tous les soins dont leur conservation dut être environnée, ces précieux documents disparurent au milieu des nombreuses catastrophes dont le monastère fut si souvent la victime, particulièrement dans le XVI et le XVIIe siècle, et dont nous rappellerons ici les principales.

En 1521, pendant les guerres de la rivalité de François 1o et de CharlesQuint, le village et l'abbaye de Saint-Michel furent pillés par les troupes du comte de Nassau, que Bayard avait contraintes de lever le siège de Mézières, et qui regagnaient les Pays-Bas en brûlant tout sur leur passage.

En 1536, la guerre sévit avec tant de rigueur dans la contrée qu'il fut impossible d'y demeurer. Les religieux emportant avec eux ce qu'ils avaient de plus précieux vinrent chercher un refuge dans la maison qu'ils possédaient à Vaux, au pied de la montagne de Laon (1).

(1) Le bourg de Saint-Michel et son village ont été souvent saccagés, brûlés et abandonnés en temps de guerre. Les auteurs de ces tristes révolutions furent,

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