LE RÈGNE SOCIAL DU CHRISTIANISME, PAR F. HUET. PARIS, FIRMIN DIDOT FRÈRES, LIBRAIRES-ÉDITEURS, RUE JACOB, 56. BRUXELLES, LIBRAIRIE POLYTECHNIQUE D'AUG. DECQ, RUE DE LA MADELEINE, 9. 1853. AVERTISSEMENT. Cet ouvrage a été écrit en 1850 et 1851. Désirant lui garder sa marque d'origine, je l'ai imprimé tel qu'il était, sans en ôter ce qui pouvait rappeler les événements et les institutions d'alors. Les principes n'empruntent point leur autorité aux circonstances; ils dominent toutes les situations. Septembre 1852. LE RÈGNE SOCIAL DU CHRISTIANISME. DESSEIN DE L'OUVRAGE. Deux grandes opinions, deux puissances, aujourd'hui divisées, et qu'on juge irréconciliables, ébranlent le monde de leurs combats, et menacent, dans une lutte suprême, de tout abimer sous des ruines. L'une de ces puissances s'appelle l'ÉGLISE, et sa doctrine, le CHRISTIANISME ; l'autre s'appelle la RÉVOLUTION, et sa doctrine, le SOCIALISME. A entendre ce qui se répète partout, entre le christianisme et le socialisme, entre l'Église et la Révolution, il n'y aurait aucun pacte possible. Les peuples ne pourraient conquérir le repos et la félicité qu'en arrachant de leur sein l'un des deux principes, pour livrer au principe rival une domination exclusive. De part et d'autre la hate est la même : il y a tout d'abord un monstre à exterminer. Une conviction bien différente s'est depuis longtemps affermie dans mon âme. J'ai médité, à la lumière des temps nouveaux, sur la mission du Sauveur du monde ; j'ai puisé aux sources sacrées l'enseignement social du christianisme : et en écartant ce qui vient des hommes, pour m'en tenir à |
